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Turquie: nouveau pugilat entre députés autour du projet de réforme judiciaire

Turquie: nouveau pugilat entre députés autour du projet de réforme judiciaire

L'examen du projet de loi de réforme judiciaire très contesté du gouvernement turc a encore dégénéré jeudi au Parlement en une bataille rangée entre députés qui a conduit un élu de l'opposition à l'hôpital, ont rapporté les médias turcs.

Le débat a viré au pugilat lorsqu'un député du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Bülent Tezcan, a affirmé que le fils du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, Bilal, avait été sommé de témoigner dans le cadre de l'enquête anticorruption qui éclabousse depuis plus d'un mois le pouvoir.

Les élus en sont alors venus aux mains au pied de la tribune. Dans la mêlée générale, un député du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Oktay Saral, a asséné un coup de poing à l'orateur.

Blessé à un oeil par le bris de ses lunettes, M. Tezcan a été immédiatement conduit à l'hôpital le plus proche pour y être soigné.

En plein scandale politico-judiciaire, le projet de loi de réforme du Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) suscite depuis deux semaines de très vives tensions entre la majorité islamo-conservatrice et ses adversaires.

De violents incidents ont déjà opposé les députés il y a dix jours lors de l'examen du texte en commission, avec insultes, échanges de coups et jet de tablettes.

L'opposition dénonce ce projet qui doit donner le dernier mot au ministre de la Justice en matière de nomination de magistrats, affirmant qu'il est contraire à la Constitution et qu'il a pour seul but de permettre au gouvernement d'étouffer les enquêtes qui le menacent.

Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) se sont également inquiétées de ce texte, estimant qu'il portait atteinte à l'indépendance de la justice.

Depuis le 17 décembre, des dizaines de patrons, hommes d'affaires et élus proches du pouvoir ont été inculpés ou incarcérés pour corruption, blanchiment et fraude.

M. Erdogan a en retour engagé une purge sans précédent dans les rangs de la police et la justice, accusées d'être au coeur d'un "complot" ourdi contre lui par ses ex-alliés de la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, à la veille des élections municipales du 30 mars et présidentielle d'août 2014.

Le vote du Parlement sur la réforme judiciaire pourrait avoir lieu dès vendredi soir.

pa/bir

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