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Nouveaux déboires judiciaires pour Silvio Berlusconi

Nouveaux déboires judiciaires pour Silvio Berlusconi

A peine requinqué par une rencontre très médiatisée avec le chef de la gauche italienne, Silvio Berlusconi a connu de nouveaux déboires judiciaires jeudi avec l'ouverture d'une enquête à son encontre dans le "Rubygate".

Cette enquête préliminaire pour corruption de témoins fait suite à sa condamnation à sept ans de prison pour abus de pouvoir et prostitution de mineure dans ce scandale sexuel. Dans ses attendus publiés en novembre, le tribunal de Milan avait accusé le magnat des médias d'"altération systématique de preuves" et d'"achat de témoins", dont la jeune Marocaine Karima El-Mahroug, dite "Ruby".

L'enquête a été ouverte contre 45 personnes au total, a indiqué le procureur de Milan, Edmondo Bruti Liberati.

Parmi elles, outre Silvio Berlusconi, ses avocats favoris Niccolo Ghedini et Piero Longo, plusieurs jeunes femmes qui ont participé aux soirées organisées dans la luxueuse villa du Cavaliere à Arcore, près de Milan. Ces femmes s'étaient succédé à la barre pour expliquer qu'elles avaient participé à des soirées élégantes et Ruby a répété ne jamais avoir eu de relation sexuelle avec M. Berlusconi.

Selon les juges, au contraire, il "est prouvé" qu'il a eu des rapports sexuels avec Ruby "en échange d'argent ou d'objets de valeur", et la jeune Marocaine, mineure au moment des faits, était "bien insérée" dans un système de prostitution mis en place à Arcore.

Les fidèles de Berlusconi ont dénoncé dans la condamnation et ses attendus un "acharnement judiciaire pour l'éliminer de la scène politique".

"Je suis ici et j'y reste, plus convaincu que jamais de devoir combattre jusqu'à la fin pour que prévale ce à quoi je crois profondément", a réagi Silvio Berlusconi face à la nouvelle enquête. Depuis 20 ans, date de son entrée en politique, "le système judiciaire le plus injuste et le plus inefficace d'Europe a décidé de s'ériger en paladin de la démocratie" et a "mis la politique sous tutelle", s'est-il insurgé.

Le Cavaliere a été exclu du Sénat le 27 novembre dernier après sa condamnation définitive dans le cadre d'un autre procès, cette fois-ci pour fraude fiscale. Condamné à quatre ans de prison dont trois amnistiés, il ne devrait pas effectuer sa peine derrière les barreaux en raison de son âge, 77 ans, mais devrait être soit assigné à domicile, soit effectuer des travaux d'intérêt général. La justice doit se prononcer à ce sujet vers la mi-avril.

Mais son éviction du parlement ne l'a pas empêché de peser sur la vie politique italienne. Alors qu'une partie de ses ex-fidèles ont choisi de rester dans la majorité, dans le cadre du gouvernement de "large entente" d'Enrico Letta (centre gauche), il a refondé son parti, Forza Italia, et est passé dans l'opposition.

Preuve qu'il est incontournable, Silvio Berlusconi - toujours soutenu par six à sept millions d'électeurs - a été invité samedi dernier par le nouveau chef de la gauche Matteo Renzi à parler de la réforme de la loi électorale.

Les deux hommes se sont mis d'accord sur un projet, au grand dam de l'aile gauche de son mouvement, le Parti démocrate (PD), furieuse qu'on remette en selle un "repris de justice". M. Renzi a rétorqué avec humour qu'il ne voyait pas d'autres interlocuteurs au sein de Forza Italia, "à part peut-être Dudù", le très médiatique bichon maltais de la jeune fiancée du Cavaliere.

M. Berlusconi est également poursuivi dans une affaire de corruption de parlementaire, accusé d'avoir "acheté" en 2006 un sénateur de gauche pour qu'il passe dans son camp et facilite la chute du gouvernement de Romano Prodi. Première audience le 11 février à Naples.

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