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Mexique: le gouvernement tente d'éviter la fuite des criminels du Michoacan

Mexique: le gouvernement tente d'éviter la fuite des criminels du Michoacan

L'intervention massive des forces de sécurité fédérales dans l'Etat du Michoacan, à l'ouest du Mexique, risque d'entraîner le déplacement de criminels dans des régions voisines, un "effet cucaracha" (cafard) que le gouvernement tente de neutraliser en blindant les frontières de cet Etat.

L'Etat fédéral tient actuellement mobilisés dans le Michaocan quelque 9.300 policiers et militaires pour empêcher une confrontation armée entre les narcotrafiquants du cartel des Chevaliers Templiers et des groupes d'autodéfense. Ces milices armées se sont constituées début 2013 dans le Michoacan, où les autorités ont été jusqu'à présent incapables de mettre fin aux exactions du groupe criminel contre la population.

Des incendies criminels contre quatre magasins d'une chaîne commerciale dimanche dans l'Etat d'Hidalgo (centre), sont intervenus après des attaques du même types quelques jours auparavant contre la même chaîne dans le Michoacan. Ces faits ont alerté les autorités gouvernementales sur une possible extension territoriales des actions criminelles des Templiers.

Au lendemain des attaques contre les magasin OXXO dans l'Etat de l'Hidaldo, le ministre mexicain de l'Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, a organisé une réunion avec les gouverneurs de six Etats voisins du Michoacan pour "examiner et organiser le blindage dans leurs entités respectives", selon un communiqué de presse.

Le gouvernement veut éviter que d'autres Etats soient touchés par une contagion de la violence que connaît le Michoacan.

Toutefois, pour Gerardo Rodriguez Sánchez, directeur du consultant Seguridad Humana, "l'effet cucaracha" (le déplacement vers d'autres lieux) de membres du cartel des Chevaliers Templiers "a lieu depuis plusieurs mois".

Selon l'expert, dans l'Etat du Guerrero (sud) considéré comme une des régions les plus violentes du Mexique, les Templiers ont déjà mis en place des alliances avec des groupes criminels producteurs de cannabis et de pavot.

Dans l'Etat de Mexico (centre), il existe selon lui des cellules envoyées par le cartel des Templiers pour endoctriner et former, comme ils le font dans leur Etat d'origine.

Un porte-parole des milices, Estanislao Beltran, a dit de son côté à l'AFP que les groupes d'autodéfense avaient déjà "prévenu les autorités des Etats voisins pour qu'elles ne les laissent pas entrer" sur leurs territoires.

Beltran dit aussi que les groupes d'autodéfense disposent d'informations selon lesquels Nazario Moreno, alias "El Chayo", principal chef des Templiers, que le gouvernement précédent du président Felipe Calderon, avait déclaré abattu en décembre 2010, est toujours vivant. Selon ces informations, il serait en fait caché dans une des propriétés qu'il possède dans l'Etat du San Luis Potosi (nord) ou du Tabasco (sud-est), ainsi qu'au Guatemala.

Selon l'expert Gerardo Rodriguez, les Templiers sont toutefois actuellement aux abois et il considère que les attaques intervenus dans l'Etat d'Hidalgo constituent des types d'action "typiques des guerres de basse intensité".

Pour lui, les groupes criminels visés dans le Michoacan ont recours à des "actes de terreur et à des stratégies de guerre de guérilla pour gagner du temps face aux forces de l'Etat".

Parallèlement, une série de faits violents ont été enregistrés au cours des derniers mois à la limite entre le Michoacan et les Etats du Jalisco et du Colima, sur la côte pacifique.

Ainsi, au moins 64 cadavres ont été trouvés entre novembre et décembre dans la localité de La Barca située à la limite entre le Jalisco et le Michoacan.

Les autorités ont attribué ces découvertes macabres à la lutte entre le cartel de Jalisco "Nouvelle Génération" - lié au principal groupe criminel mexicain, le cartel de Sinaloa de Joaquin "El Chapo" Guzman - et ses principaux ennemis, les Chevaliers Templiers.

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