L'Équateur va demander le départ de militaires américains affectés à l'ambassade des États-Unis à Quito, son président Rafael Correa ayant estimé mercredi que leur nombre était excessif.
"Ils sont environ 50. Comment peut-on le justifier ? Nous sommes en train d'agir à ce sujet", a déclaré M. Correa, un dirigeant socialiste qui entretient des relations tendues avec Washington, lors d'une réunion avec la presse étrangère à Quito.
Interrogé par l'AFP sur la possibilité d'exiger le départ du pays de ces militaires américains, le président équatorien a répondu par l'affirmative. "Nous sommes en train de le faire", a-t-il affirmé, sans préciser le nombre de soldats concernés.
"Malheureusement, ces gens sont infiltrés dans tellement de secteurs que ce qui est scandaleux apparaît comme normal", a encore insisté le chef de l'État, un des chantres de l'"anti-impérialisme" américain dans la région.
Le porte-parole de l'ambassade américaine à Quito, Jeffrey Weinshenker, a indiqué à l'AFP n'avoir pas encore reçu de "notification formelle" de la part du gouvernement de Quito.
"Il y a environ 20 employés du département de le Défense des États-Unis, militaires et civils, assignés en Equateur et dûment accrédités. Toutes nos activités sont réalisées avec l'accord explicite des autorités équatoriennes", a-t-il précisé.
Ce n'est pas le premier coup d'éclat du président équatorien contre la présence américaine dans le pays. En 2009, il avait décidé de ne pas renouveler l'accord permettant aux États-Unis d'opérer dans une base militaire anti-drogue située sur le territoire équatorien.
Plus récemment, M. Correa a fustigé l'aide apportée par la CIA à la Colombie lors d'un raid transfrontalier contre la guérilla des Farc en Équateur en 2008. Enfin il s'est aussi ému de la présence de militaires américains à bord d'un hélicoptère de l'armée équatorienne.
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