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La violence fait aussi mal aux équipes

La violence fait aussi mal aux équipes

Les blessures reliées à la pratique du sport coûtent aux équipes de la LNH plus de 210 millions de dollars américains.

Les actes violents pratiqués au hockey ont un prix. C'est une étude publiée lundi par l'Hôpital St-Michael de Toronto qui explique l'étendue financière des dommages.

La recherche précise qu'en moyenne, par saison, 51 % de tous les joueurs de la LNH ratent au moins un match en raison d'une blessure, et que ces absences représentent en salaire 218 millions de dollars par année.

L'étude précise notamment que les propriétaires ont payé, en trois ans (de 2009 à 2012), au moins 653 millions de dollars aux joueurs qui ont manqué des matchs en raison de blessures.

« Il y a eu beaucoup de résistance dans le passé de la part de la LNH et des ligues de hockey à changer les règles, parce qu'en enlevant les actes violents du sport, on peut imaginer que les revenus vont baisser », a expliqué le neurochirurgien Michael Cusimano, qui a dirigé la recherche.

« Nous voulions comprendre, dans l'état actuel des choses, ce que coûtaient ces blessures. Et nous savons déjà que ces blessures sont reliés à des actes violents pratiqués pendant les matchs. »

La recherche s'est nourrie de données publiques sur les matchs, accessibles à tous, des salaires des joueurs, des relevés des blessures. L'équipe du Docteur Cusimano a analysé les types de blessures les plus communs, le nombre de matchs ratés et le coût en salaires.

Le coût des blessures

Les blessures aux jambes et aux pieds arrivent en tête de liste avec 30 % du total des salaires versé à des joueurs blessés. C'est environ 68 millions de dollars américains sur la période de 30 semaines que l'étude a pris comme base.

Mais ce sont les blessures à la tête et au cou, incluant les commotions cérébrales, qui coûtent le plus cher en salaire, avec une moyenne de 353 000 dollars par joueur blessé. Les commotions à elles seules coûtent 42,8 millions de dollars par année.

Lors des trois saisons prises en compte, les joueurs ont subi 323 commotions cérébrales (ou douleurs s'apparentant à une commotion), ce qui a coûté 128,5 millions de dollars pour les matchs manqués.

« La recherche montre que les blessures évitables, comme les commotions cérébrales, qui sont reliées (dans 88 % des cas) aux actes violents pratiqués pendant les matchs, ont un impact économique important en plus des séquelles physiques qu'elles entraînent », a précisé Docteur Cusimano.

La Presse Canadienne a demandé à la Ligue nationale de hockey de réagir aux chiffres publiés dans cette étude. Pas de réponse pour le moment.

Le neurochirurgien rappelle que les compagnies d'assurance commencent à rembourser 80 % du salaire au 31e match que le joueur blessé est forcé de rater.

Lors des trois saisons prises en compte, les compagnies d'assurance ont payé environ 21,6 millions de dollars à des joueurs victimes de commotions cérébrales.

« Ce sont des chiffres, des preuves, qui nous confirment que les choses doivent changer », a affirmé Docteur Cusimano, qui voudraient que les actes violents soient punis plus sévèrement.

« Les employeurs sont moralement responsables de leurs employés, ils doivent les protéger, a rappelé le spécialiste de l'hôpital St-Michael de Toronto en conclusion. Ne serait-ce que pour éviter de payer des joueurs qui se remettent de leurs blessures et qui ne peuvent pas contribuer aux revenus. »

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