L'Iran confirme qu'il ira à la conférence de paix sur la Syrie, dite Genève 2, sur l'invitation du secrétaire général de l'ONU, Ban KI-moon. Téhéran refuse toutefois d'endosser, comme condition préalable à sa participation, le texte de Genève 1, qui prévoit un gouvernement de transition en Syrie.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a fait savoir que des « discussions urgentes et intenses » étaient en cours pour tenter de trouver une solution.
L'opposition syrienne menace de se retirer
La Coalition nationale syrienne (CNS), organe représentatif de l'opposition en exil, a menacé lundi de ne pas participer à la conférence qui doit s'ouvrir mercredi à Montreux, si le secrétaire général de l'ONU persiste à y inviter l'Iran.
Après des semaines d'hésitation, la Coalition avait décidé samedi d'envoyer une délégation en Suisse pour entamer des discussions avec Damas.
Anas Al-Abdah, membre influent de la CNS interrogé par téléphone à l'antenne d'Al-Jazira, s'est dit surpris que l'Iran ait été invité. « C'est illogique et nous ne pouvons l'accepter », a-t-il déclaré.
Les États-Unis, qui ont lancé l'idée de la conférence avec la Russie, ont quant à eux estimé que l'invitation adressée à l'Iran devait être suspendue jusqu'à ce que Téhéran approuve publiquement la « déclaration de Genève », adoptée en juin 2012, qui fait de la transition politique l'objectif principal du processus de paix.
L'Arabie saoudite emboîte le pas
Tout comme les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France l'ont fait, l'Arabie saoudite s'oppose à la présence de l'Iran aux pourparlers de paix de Genève 2.
Selon Riyad, pour avoir le droit de siéger à la table, Téhéran doit reconnaître et accepter le principe d'un gouvernement de transition en Syrie pour tenter de mettre un terme à la guerre civile qui embrase le pays depuis bientôt trois ans.
L'Arabie saoudite ajoute que Téhéran n'est pas en position de participer à ces pourparlers de paix puisqu'elle a elle-même engagé des forces aux côtés des troupes gouvernementales syriennes dans cette guerre civile.
Ban Ki-moon confiant
Téhéran s'est engagé à jouer « un rôle positif et constructif » pour mettre fin au conflit syrien, avait pour sa part affirmé dimanche Ban Ki-moon.
Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a suggéré récemment à la République islamique de jouer un rôle « en marge » de la conférence, ce qui a suscité son indignation.