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Comment les compagnies ferroviaires inspectent-elles leurs chemins de fer? 

Comment les compagnies ferroviaires inspectent-elles leurs chemins de fer?

La tragédie de Lac-Mégantic, en juillet dernier, a mis au jour une information peu connue du public. Ce sont les compagnies elles-mêmes qui assurent l'inspection des 43 000 km de voies ferrées, du matériel roulant et des produits dangereux transportés dans leurs wagons au Canada.

Mais comment s'effectue ce contrôle?

Pour le matériel roulant, on procède en deux étapes.

Avant le départ d'un convoi de la gare de triage, un wagonnier fait un bref examen de l'état général des wagons. Cela inclut les roues, les robinets des conduites des freins à air et les freins manuels.

D'autres examens ont lieu en cours de route.

« Tout employé se doit d'examiner un train qui passe à ses côtés », explique M.Yves-Martin Lévesque, spécialiste des chemins de fer. Ainsi, les employés en service observent et écoutent le convoi le long des voies ferrées quand un convoi passe. Tout ce qui peut paraître anormal doit être rapporté au conducteur.

De plus, des automates, par exemple des détecteurs de boîtes chaudes qui contrôlent l'état des essieux, sont installés à intervalles réguliers sur les chemins de fer pour capter toute irrégularité.

Bien entendu, certains problèmes ne peuvent être détectés par des automates. C'était notamment le cas à Plaster Rock, puisque la fissure dans une roue qui aurait causé le déraillement n'aurait pas pu être repéré de cette manière, indique M. Lévesque.

Ce sont des inspections plus exhaustives, mais moins fréquentes qui peuvent détecter ce genre d'anomalie.

La surveillance des voies ferrées

Les compagnies inspectent aussi leurs voies ferrées. Ces inspections sont parfois quotidiennes sur les lignes plus fréquentes, notamment celles reliant de grandes villes.

Des employés circulent sur la voie, entre le passage de deux trains, pour examiner et signaler les anomalies qui peuvent réparées très rapidement.

Un wagon plus sophistiqué fait un examen plus en profondeur, mais moins fréquent.

Yvan-Martin Lévesque souligne que de longues sections de rail sont remplacées régulièrement sans qu'on s'en rende compte. Les voies moins utilisées sont par contre moins inspectées.

Jean-Paul Lacoursière, professeur associé du département de chimie de l'Université de Sherbrooke, estime qu'il faut faire mieux. Il ne s'agit pas seulement de respecter les délais de livraison, mais d'assurer le travail d'une manière sécuritaire. « C'est très important », dit-il.

M. Lacoursière ne croit pas que le système d'auto-inspection ne soit un problème. Il estime toutefois qu'il faudrait plus d'interventions de la part des inspecteurs de Transports Canada.

Ceux-ci effectuent des visites surprises axées surtout sur une vérification des systèmes et des politiques de sécurité des compagnies.

En 2011-2012, les 101 inspecteurs de Transports Canada ont effectué 20 000 inspections et vérifications d'inspections.

Transport-Canada et les compagnies ferroviaires ont refusé de participer à notre reportage.

Un reportage de Denis-Martin Chabot

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