Au moins cinq militaires participant à la traque d'une rébellion ougandaise dans l'est de la République démocratique du Congo sont tombés jeudi dans une embuscade, a constaté un journaliste de l'AFP présent près du lieu de l'attaque.
L'attaque s'est déroulée à Matembo, une localité du territoire de Beni, situé dans le nord de la province riche et instable du Nord-Kivu (Est), où sévissent plusieurs dizaines de groupes armés locaux et étrangers.
Les cinq blessés ont été transférés à l'hôpital de la ville de Beni, chef-lieu du territoire, à environ une dizaine de kilomètres au sud de Matembo.
Un officier supérieur de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), qui soutient l'armée sur le terrain, a confirmé l'attaque à l'AFP. "Il y a eu embuscade, a priori des ADF-Nalu contre les FARDC. A priori, la situation est compliquée...", a-t-il indiqué, sans plus de précision.
Elle a ciblé la jeep du commandant Mamadou Ndala, en charge des opérations contre la rébellion ougandaise Alliance des forces démocratiques et de l'Armée nationale pour la libération de l'Ouganda (ADF-Nalu).
Le sort du colonel Ndala reste inconnu, selon le caporal Paul Safari, son garde du corps.
"Juste quand est arrivé à Matembo, une roquette est arrivée du côté droit de la route et a atteint notre jeep, surmontée d'une arme lourde. J'ai commencé à tirer jusqu'à terminer toutes mes munitions, mais nos agresseurs avançaient toujours", a déclaré à l'AFP , garde du corps du colonel Ndala.
"Quand la roquette a touché la jeep, le colonel était toujours en vie. Quand j'ai fui, je ne l'ai pas vu sortir de la voiture, je ne sais pas s'il est vivant ou pas", a-t-il précisé.
Après l'attaque à la roquette, des renforts ont été envoyés sur le front et le journaliste de l'AFP a entendu des tirs d'arme lourde.
L'ADF-Nalu est né au milieu des années 1990 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. La composante Nalu a depuis disparu, mais le mouvement conserve cette appellation d'ADF-Nalu.
Aujourd'hui uniquement composée d'islamistes, l'ADF est dirigée depuis 2007 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam. Les Etats-Unis l'ont placé sur leur liste d'organisations terroristes dès 2001 et Jamil Mukulu est visé par des sanctions de l'ONU depuis 2011 et de l'Union européenne depuis 2012.
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