LONDRES - Deux quotidiens influents aux États-Unis et au Royaume-Uni ont appelé à la clémence pour Edward Snowden, estimant que l'ancien sous-traitant de l'agence américaine de sécurité nationale (NSA) devenu dénonciateur devrait être remercié et non puni pour ses révélations.
Le «New York Times» et le «Guardian», deux quotidiens qui ont joué un rôle important dans cette affaire en publiant des articles fondés sur les documents d'Edward Snowden, ont laissé entendre mercredi soir que les révélations au sujet du vaste programme de surveillance du gouvernement américain étaient d'une telle importance publique qu'elles surpassaient tout présumé comportement répréhensible.
«Considérant l'énorme valeur de l'information qu'il a révélée, et les abus qu'il a exposés, M. Snowden mérite mieux qu'une vie d'exil permanent, de peur et de fuite», a écrit le «Times», réclamant que le jeune dénonciateur puisse conclure un accord avec la justice américaine, ou alors qu'il obtienne une certaine forme de clémence ou «une peine significativement réduite».
Le «Guardian» dit pour sa part espérer que des responsables de l'administration américaine «travaillent sur une stratégie pour permettre à M. Snowden de retourner aux États-Unis dans la dignité». Le quotidien britannique souhaite que le président Barack Obama se serve de ses pouvoirs exécutifs pour le traiter humainement et d'une façon «qui serait un exemple éclatant quant à la valeur des lanceurs d'alerte et de la liberté d'expression».
Mais le «Guardian» estime qu'il est difficile de croire que le président Obama puisse donner à Edward Snowden «le pardon qu'il mérite».
Les deux quotidiens ont publié leurs éditoriaux en ligne à quelques heures d'intervalle, mais le rédacteur en chef du «Guardian», Alan Rusbridger, a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une initiative coordonnée.
«C'est une pure coïncidence», a-t-il affirmé dans un courriel, assurant que les deux journaux avaient eu la même idée en même temps, après les événements entourant cette affaire survenus dans les semaines précédant Noël.
Edward Snowden réside présentement en Russie, où il a obtenu l'asile pour une période d'un an, après sa tentative avortée de trouver refuge dans un pays d'Amérique latine. Il fait face à des accusations d'espionnage aux États-Unis en lien avec ses révélations, mais des appels à l'amnistie circulent de plus en plus depuis que l'idée a été lancée par un haut responsable de la NSA, Rick Leggett.
Interrogé quant à cette possibilité lors de sa conférence de presse de fin d'année, le 20 décembre, Barack Obama ne l'a pas totalement exclue. Les responsables de l'administration n'ont pas officiellement réagi jeudi aux appels à la clémence des deux quotidiens.
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