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Une autre année marquée au fer rouge

Une autre année marquée au fer rouge

Les années se suivent et se ressemblent au football universitaire. Au Québec, c'est encore et toujours le Rouge et Or.

Un texte d'Antoine Deshaies

Et pour la huitième fois de sa jeune histoire, le Rouge et Or de l'Université Laval (12-0) est aussi maître au pays.

Sur sa scène, devant son public qui n'a pas quitté le stade du PEPS avec l'amertume en bouche depuis 2004, le Rouge et Or a prouvé qu'il était encore l'équipe à battre, le modèle à dépasser.

Un an après sa victoire contre les Marauders de McMasters à Toronto, le Rouge et Or a su dominer les jeunes et surtout talentueux Dinos de Calgary par la marque de 24-15.

Une victoire signée par la défense étanche de l'équipe, mais surtout par la domination de la ligne offensive, véritable marteau en deuxième demie. Rarement a-t-on vu un quintette de gros bonshommes produire aussi peu de fausses notes.

Si le Rouge et Or a conclu 2013 avec une fiche parfaite, la saison a été tout sauf un long fleuve tranquille. Blessures à des piliers de l'équipe, changement de quart-arrière en milieu de saison et même des accusations criminelles envers des joueurs ont mis à l'épreuve la machine rouge.

Les matchs, dans l'Association du Québec, ont été plus serrés que jamais. Le spectacle offert par le Rouge et Or et ses adversaires est de plus en plus relevé.

Certains piliers de l'équipe sont encore dans l'inconnu quant à un retour en 2014. Le sport interuniversitaire canadien a adopté un nouveau règlement qui limite à 24 ans l'âge des joueurs. En coulisse, certains programmes québécois souhaitent une transition plus douce et y travaillent.

D'autres joueurs pourraient être repêchés par une équipe de la Ligue canadienne. Certains passeront-ils du Rouge et Or au Rouge et Noir par exemple? Parmi les athlètes admissibles au repêchage : Pierre Lavertu, Adam Thibault et le porteur de ballon Pascal Lochard.

Les Carabins à trois petits points...

Trois petits points. C'est ce qui manquait aux Carabins de l'Université de Montréal (6-4) pour mettre fin à la décennie de domination du Rouge et Or. En finale de la Coupe Dunsmore, les joueurs de Danny Maciocia se sont inclinés de justesse 14-11, sans accorder le moindre touché à l'adversaire.

Menés tout au long de la saison par deux quarts sans grande expérience, les Carabins ont encore une fois pu chauffer les champions québécois grâce à leur défense.

Comme le Rouge et Or, les Montréalais ont dû s'ajuster aux nombreuses blessures à des joueurs importants.

Les amateurs de bleus auront notamment vu les saisons de Rotrand Sené et de Simon Légaré prendre fin dès la première et deuxième semaine du calendrier. Cruelle fin de carrière universitaire pour ces deux joueurs de cinquième année.

Les blessures, aussi nombreuses soient-elles, auront permis aux Carabins de montrer qu'ils appartenaient véritablement à l'élite du football universitaire canadien.

Jamais la profondeur des Carabins n'avait été aussi sollicitée. Les « frappeurs de relève », pour paraphraser l'ami Jean St-Onge, ont fait le travail.

Reste à apprendre à gagner dans les grands matchs, quand ça compte. Danny Maciocia, en présentant sa cuvée de recrues pour 2014, a insisté sur le fait que plusieurs d'entre eux avaient déjà gagné des championnats. De la musique aux oreilles des partisans des Carabins qui espèrent enfin une Coupe Dunsmore.

C'est un refrain qu'on entend depuis quelques saisons déjà. 2014 sera-t-elle la bonne?

Changement de génération à Bishop's

Une vingtaine de joueurs des Gaiters de l'Université Bishop's ont foulé le bucolique Coulter Field pour la dernière fois en 2013. Une saison réussie (6-3), à l'exception de la sortie.

Menés par le joueur par excellence au pays, Jordan Heather, les mauves ont connu leur meilleure saison depuis des lunes.

Les faits d'armes : deux victoires contre le Vert & Or, un match épique contre le Rouge et Or au cours duquel les Estriens ont marqué 36 points et un premier match éliminatoire à la maison depuis 1994. Une demi-finale toutefois perdue 51-8 devant les Carabins.

Avec son budget modeste, l'entraîneur Kevin Mackey a su tirer le meilleur de sa troupe et a décroché le titre d'entraîneur de l'année au pays. Mais avec une génération complète qui gradue, il devra faire encore mieux l'an prochain pour que son équipe demeure compétitive.

Vertes déceptions

Si 2013 n'est pas nécessairement une année à oublier pour le Vert & Or de l'Université de Sherbrooke (3-6), l'équipe de David Lessard voudra absolument faire mieux en 2014.

Le pilote du Vert & Or a tourné la page sur une saison difficile en procédant à un remaniement d'entraîneurs fatal au coordonnateur défensif Jean-Vincent Posy-Audette.

Battu trois fois par Laval, dont une en demi-finales, et deux fois par Bishop's, le Vert & Or n'a vaincu que les Redmen, les Stingers et les Carabins. Ils avaient pourtant atteint la finale de la Coupe Dunsmore l'année précédente.

Sherbrooke aussi a été affaibli par les blessures, notamment au botteur recrue Mathieu Hébert. Dur de gagner des matchs dans une ligue aussi compétitive avec des botteurs dont la profession principale est receveur de passes ou secondeur.

Brillant à ses deux premières saisons, le quart Jérémi Roch a connu quelques ratés en lançant autant de passes de touché que d'interceptions (9). Mais le quart est loin d'être le seul à devoir porter le bonnet d'âne.

En 2014, le Vert & Or devrait logiquement profiter d'un calendrier moins corsé. Ce qui ne changera rien aux attentes des joueurs et des entraîneurs.

Les rouges encore un peu verts

Les sombres années du programme des Redmen de McGill (3-5) semblent bel et bien terminées. Même si l'équipe a raté les éliminatoires, la troupe de Clint Utley s'est approchée de son objectif.

Les joueurs collégiaux de qualité ne boudent plus l'équipe à flanc de montagne. La qualité y est, reste à travailler la quantité. La grande différence entre McGill et ses rivaux? La profondeur. Quand les blessures surviennent, la relève est parfois bien mince.

Parmi les réussites des Redmen, on note deux victoires contre les Stingers de Concordia qui n'avaient pas cédé devant McGill en 11 ans! Mais l'équipe perdra plusieurs bons joueurs, dont un jeune d'exception qui pourrait bien se retrouver dans la Ligue canadienne ou même dans la NFL l'an prochain.

Le futur médecin Laurent Duvernay-Tardif quitte les Redmen décoré du titre de meilleur joueur de ligne au pays et avec une moyenne générale académique de 97 %.

Un autre étudiant en médecine, le quart Pierre-Luc Dussault, pourrait devenir le pilier de l'équipe en attaque l'an prochain.

Fin de règne à Concordia

Les Stingers de Concordia (0-8) voudront vite passer à 2014. Deuxième puissance du football universitaire il y a cinq ans à peine, les Stingers ont conclu l'année sans victoire et sans entraîneur.

Quelques heures après leur dernière défaite de la saison, l'entraîneur Gerry McGrath a annoncé qu'il quittait son poste après 14 ans à la tête de l'équipe.

Près de deux mois plus tard, le processus pour le remplacer est bien entamé, mais son successeur se fait toujours attendre pendant que les recrues susceptibles de relancer le programme s'engagent au sein des équipes rivales.

L'année 2014 pourrait être le début d'un renouveau à Concordia. Rien n'indique toutefois que les victoires seront plus nombreuses... surtout que le quart partant Reid Quest a terminé son parcours universitaire.

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