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Guinée-Bissau: le procureur ordonne en vain l'arrestation de l'ex ministre de l'Intérieur

Guinée-Bissau: le procureur ordonne en vain l'arrestation de l'ex ministre de l'Intérieur

Le procureur général de Guinée-Bissau a ordonné en vain samedi l'arrestation du ministre démissionnaire de l'Intérieur, Antonio Suka Tchama, pour son implication présumée dans l'affaire des 74 Syriens embarqués de force à Bissau sur un vol de la compagnie portugaise TAP.

L'ex-ministre est soupçonné d'avoir organisé l'embarquement forcé des 74 réfugiés syriens, munis de faux passeports selon les autorités portugaises, qui les ont arrêtés à leur arrivée à l'aéroport de Lisbonne le 10 décembre.

Les autorités portugaises affirment que l'équipage a été contraint à embarquer les passagers syriens sous la menace des militaires bissau-guinéens déployés à l'aéroport.

"Nous détenons des preuves que c'est le ministre qui a exigé, en menaçant directement le chef d'escale, l'embarquement forcé des 74 Syriens à bord d'un vol de la TAP", a déclaré samedi dans un communiqué le procureur général Abdu Mané, ordonnant l'arrestation de l'ancien ministre.

Une décision restée vaine, puisque le chef de la police judiciaire, Armando Namontche, avançant un problème de sécurité, a refusé samedi de procéder à l'arrestation de l'ex-ministre.

Antonio Suka Tchama avait annoncé sa démission le 18 décembre pour, avait-il dit, "ne pas entraver les investigations en cours" dans cette affaire.

Mais selon une source proche du ministère, le démissionnaire continue à exercer ses fonctions.

Au total, sept responsables de la police ont été suspendus suite à cette affaire, et un autre ministre, Fernando Delfim Da Silva, chargé des Affaires étrangères, a également démissionné pour dénoncer l'implication du gouvernent et de la police.

Trente mineurs et une femme enceinte faisaient partie des 74 Syriens. Ils ont rejoint Bissau en passant par la Turquie et le Maroc, selon la police.

La compagnie aérienne portugaise a annoncé le 11 décembre la suspension de toutes ses liaisons vers Bissau à la suite de cette affaire.

Le Portugal n'a jamais reconnu les autorités de transition mises en place à Bissau en accord avec les militaires qui avaient renversé le gouvernement en avril 2012, entre les deux tours de la présidentielle.

Cette ancienne colonie portugaise est en proie à une instabilité chronique depuis son indépendance en 1974 après une guerre de libération de plus de dix ans.

aye/cld/jlb

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