Dans sa première interview en tête-à-tête avec un journaliste depuis son arrivée en Russie, l'ex-analyste de l'Agence américaine de sécurité (NSA) Edwrad Snowden se dit satisfait d'avoir réussi à informer le public sur l'étendue massive de la surveillance d'Internet et des communications téléphoniques par le gouvernement américain.
« Pour moi, en terme de satisfaction personnelle, la mission est déjà accomplie », a-t-il déclaré dans cet entretien réalisé à Moscou et publié à la une du Washington Post mardi, six mois après ses premières révélations qui ont conduit les Américains à s'interroger sur le rôle de la NSA.
« À partir du moment où les journalistes ont pu travailler, tout ce que j'avais essayé de faire a été justifié, a-t-il affirmé à Barton Gellman, l'un des journalistes qui a contribué à faire éclater le scandale. Car, souvenez-vous, je n'ai pas voulu changer la société. J'ai voulu donner à la société les moyens de décider par elle-même ».
Réfugié en Russie depuis le mois de juin, Edwrad Snowden demeure recherché par les États-Unis, qui aimeraient bien le traduire en justice pour espionnage et vol de documents gouvernementaux.
D'un autre côté, le président Barack Obama a qualifié vendredi de « nécessaire et important » un débat sur le rôle de la NSA, dont il envisage de modifier les vastes capacités d'espionnage qui ont soulevé de vives critiques sur les atteintes à la vie privée. Un panel de juristes et de spécialistes du renseignement constitué par la Maison-Blanche a d'ailleurs recommandé de réduire les pouvoirs de l'agence.
Le jeune homme de 30 ans, qui travaille depuis novembre pour un réseau social russe similaire à Facebook, aurait dérobé environ 1,7 million de documents. Ses révélations ont provoqué des tensions entre les États-Unis et plusieurs pays, le Canada étant en outre montré du doigt pour avoir collaboré avec la NSA, notamment durant le sommet du G20 de Toronto, en 2010.