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Pas de répit dans les raids contre Alep: 15 morts

Pas de répit dans les raids contre Alep: 15 morts

L'aviation militaire syrienne bombardait sans répit Alep et sa province, causant mardi, veille de Noël, la mort d'au moins 15 personnes, dont une femme et trois enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Entre le 15 décembre et lundi minuit, les barils de TNT largués à partir d'avions et d'hélicoptères dans la région d'Alep ont fait 364 morts, dont 105 enfants, 33 femmes et au moins 30 rebelles, a indiqué l'OSDH.

Mardi c'était Soukkari, un quartier tenu par les rebelles dans le sud-est de l'ancienne capitale économique, qui était visé ainsi qu'Atareb, dans l'ouest de la ville, selon cette ONG. Des militants ont également fait état de bombardements aériens avec des missiles contre Azaz, à la frontière avec la Turquie.

Une vidéo distribuée par Shahba Press, un réseau de militants à Alep, montre un homme, couvert de poussière, portant une femme hors d'une rue en ruines de Soukkari. Celle-ci crie sans que l'on sache si c'est par peur ou si elle a été blessée.

Les images, qui n'ont pas pu être authentifiées, montrent aussi d'autres hommes portant, au milieu des ruines, un bébé et un enfant plus âgé qui ont survécu au raid.

"Si avant la communauté internationale réagissait mollement à ce qui se passait en Syrie, maintenant c'est le silence complet, non seulement de l'Occident mais aussi des Arabes (...) Nous devons faire face non seulement au régime mais au silence du monde", a déclaré à l'AFP, Mohammad Wissan, 19 ans, un militant joint à Alep par internet.

Selon lui, "les bombardements de ces dix derniers jours sont les plus violents depuis le début de la révolution".

"Quand le bombardement commence, c'est la panique. Les gens courent dans tous les sens cherchant un endroit pour se cacher, mais ce qui est pathétique c'est qu'il n'y pas d'endroits pour se protéger et beaucoup de gens se retrouvent prisonniers sous les gravats dans des immeubles réduits à l'état de ruines", explique-t-il.

"Ce sont des bombardements menés sans distinction. Certains pensent que l'armée veut pousser les civils à fuir pour attaquer les positions rebelles, d'autres que c'est pour faire pression sur l'opposition avant la conférence (de paix en Suisse le 22 janvier, ndlr), mais en réalité personne ne sait", dit-il.

Face à l'hécatombe, l'OSDH a lancé mardi un appel à la "communauté internationale et au secrétaire général de l'ONU, à toute personne dotée d'une conscience, à réagir immédiatement pour arrêter ces meurtres contre les civils syriens".

"S'ils ne réagissaient pas, l'OSDH les considèrerait comme complices, à un degré ou à un autre, des massacres qui sont en train d'être commis en Syrie chaque jour, notamment à Alep et dans sa province", assure cette organisation.

Une source au sein des services de securité a démenti qu'il s'agissait de raids menés à l'aveugle assurant qu'ils visaient des "cibles terroristes", c'est à dire dans le langage du régime, des rebelles.

"Les opérations de l'armée se poursuivent contre les terroristes pour sauver Alep, avec des objectifs précis et des armes adéquates. Les raids aériens visent des poches à Alep où se trouvent des terroristes, qui se sont infiltrés dans le nord de la province d'Alep ou dans la périphérie de la ville", a assuré cette source.

"Nous ne visons aucune région si nous ne sommes pas sûrs à 100% que ceux qui s'y trouvent sont des terroristes. Tous les corps que vous voyez à la télévision sont ceux de terroristes et de mercenaires venus pour la plupart de l'extérieur" du pays, a insisté cette source.

L'opposition syrienne a prévenu lundi qu'elle ne participerait pas à la conférence de paix en janvier si l'armée poursuivait ses raids sur Alep.

Si les "tentatives d'anéantir le peuple syrien se poursuivent, alors la coalition ne se rendra pas à Genève", a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de la Coalition nationale de l'opposition, Badr Jamous.

kam-ser/sk/sw

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