Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'essor et les défis de l'économie de l'Afrique du Sud

L'essor et les défis de l'économie de l'Afrique du Sud

En plus de paver la voie à d'importants changements politiques et sociaux, Nelson Mandela a eu une influence déterminante sur l'économie de l'Afrique du Sud.

Un texte d'Andrée-Anne St-Arnaud

À son arrivée au pouvoir, Nelson Mandela a rapidement entrepris de nombreuses réformes économiques. Il a favorisé l'ouverture des frontières au commerce international, permis et favorisé l'arrivée de capitaux étrangers et amorcé la transition de l'Afrique du Sud vers une économie de services.

Son pari a porté ses fruits. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, le produit intérieur brut réel de l'Afrique du Sud a grimpé de 68 % entre 1993 et 2008. Au cours de la même période, le PIB par habitant a progressé de 36 %.

Cette croissance économique s'est traduite de façon concrète pour les habitants du pays, entre autres grâce à l'amélioration spectaculaire des infrastructures. Par exemple, le pourcentage de la population qui avait recours à l'électricité pour préparer ses repas est passé de 45 % en 1993 à 73 % en 2011. Au cours des cinq premières années du régime démocratique instauré par Mandela, 3 millions de personnes ont gagné l'accès à l'eau potable.

L'économie sud-africaine est aujourd'hui reconnue comme l'une des plus prometteuses du monde. Depuis trois ans, le pays fait d'ailleurs partie du club très fermé des grandes économies émergentes, le BRICA, qui comprend le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.

L'économie sud-africaine, assez diversifiée, repose notamment sur l'agriculture et la pêche, le secteur manufacturier, les télécommunications, l'énergie, le secteur minier et le tourisme. Le seul nom de Mandela attire d'ailleurs plus de 13 millions de touristes internationaux chaque année. Le secteur génère 10 % du PIB du pays et emploie un million de personnes.

Des inégalités croissantes

Malgré ce bilan enviable, plusieurs défis restent à relever en Afrique du Sud pour réduire le taux de pauvreté.

Depuis 1995, le taux de chômage officiel est passé de 15,6 % à 25 % dans le pays. Des économistes estiment même que le taux de chômage réel serait plus près des 40 %.

Les inégalités de revenus ont également progressé depuis le mandat de Mandela à la tête du pays. Entre 1993 et 2008, les Blancs ont profité d'une augmentation de 62 % des revenus par habitant, selon Murray Leibbrandt, économiste à l'Université de Cape Town. Au même moment, les revenus par habitant des Noirs ont augmenté deux fois moins rapidement, et les Blancs gagnent toujours environ huit fois le revenu moyen des Noirs.

Près du quart de la population vit aujourd'hui avec moins de 1,25 $US par jour.

Les économistes s'inquiètent également de nombreux nuages à l'horizon pour l'économie de l'Afrique du Sud. Le déficit budgétaire a atteint 6,8 % du PIB au troisième trimestre, ce qui pousse le pays à l'endettement. L'industrie minière sud-africaine a également souffert de la chute du prix de l'or tandis que la devise, le rand, a perdu 18 % de sa valeur face au dollar américain en 2013.

Cette faiblesse de la monnaie n'a pas stimulé les exportations en raison du manque de fiabilité des infrastructures. « Les infrastructures sont un gros problème, particulièrement les interruptions fréquentes d'alimentation électrique qui freinent les investissements des grandes entreprises » signale Gina Schoeman, économiste pour Citigroup à Johannesburg.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.