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Un sport physique le curling?

Un sport physique le curling?

Les essais canadiens de curling qui se déroulent en ce moment à Winnipeg offrent un spectacle des plus relevé. Huit équipes masculines et féminines tentent de se qualifier pour les Jeux de Sotchi. Une véritable épreuve mentale... et physique!

Un texte de Justine Boutet

Une bonne forme physique peut faire la différence sur la glace. Depuis quelques années, les joueurs de curling l'ont compris.

« Les gens disaient avant que le curling, c'était un sport de ''mononcles'', de ''lanceux de bouilloires'', et que ça n'avait pas vraiment l'air d'un sport », rappelle Éric Sylvain, deuxième joueur de l'Équipe Ménard.

« L'époque des joueurs avec des ''bedaines'' est révolue. Justement, je pense qu'elle l'est depuis que le curling est un sport olympique », explique le capitaine de l'Équipe Ménard, Jean-Michel Ménard.

C'est à Nagano, en 1998, que le curling a fait son entrée officielle dans la grande famille olympique. Du coup, la perception du sport a changé et l'aspect physique, longtemps négligé, est désormais valorisé.

L'exemple de l'équipe Jacobs

L'équipe de Brad Jacobs prend sa préparation physique très au sérieux.

Musculation et entraînement cardio-vasculaire font partie du régime quotidien des champions canadiens.

« Comme dans toute autre discipline, les athlètes doivent être au sommet de leur forme pour être au sommet de leur sport », dit le capitaine Brad Jacobs.

« Lorsque nous disputons huit ou neuf matchs à l'intérieur de trois ou quatre jours, nous sommes épuisés mentalement et physiquement, ajoute E.J Harnden, deuxième joueur de l'Équipe Jacobs. Je ne crois pas que les gens comprennent vraiment à quel point le curling de compétition est exigeant. Il faut l'essayer pour mieux comprendre ! »

Ménard abonde dans le même sens: « Plus un joueur est en forme dans les grands tournois, plus il sera capable de garder sa concentration pour les derniers matchs ».

Le brossage

Un joueur en bonne forme sera aussi plus efficace au brossage, un art qui exige un effort autant vocal que physique.

« Le brossage, c'est comme faire un sprint d'une vingtaine de secondes, poursuit Harnden. On prend une pause d'une minute puis on recommence. »

« De bons brosseurs peuvent faire avancer la pierre d'environ 9 pieds, si la pierre est brossée d'un bout à l'autre, dit Sylvain. Une "maison" de curling, ça en mesure 12 (pieds), donc trois quarts du rond. Tandis que les brosseurs moyens, s'ils avancent la pierre de seulement 5 pieds, ça donne une différence de 4. Donc l'équipe qui a les meilleurs brosseurs a 4 pieds de jeu par rapport à celle qui a des brosseurs moyens. On sait que le curling est un sport de pouces, alors 4 pieds de jeu, c'est vraiment énorme ! »

Des équipes comme celle de Jacobs ont placé la barre haute en termes de condition physique. Pas question de revenir en arrière, affirme Ménard.

« Tranquillement, l'Europe commence à rattraper le Canada en termes de performances. Si on veut conserver notre statut de pays dominant dans le sport, il faut prendre le conditionnement au sérieux. C'est ce que font des équipes comme celle de Jacobs, de Kevin Martin ou de Mike McEwen. »

La forme physique, c'est aussi payant à l'extérieur de la glace, complète Ryan Fry, troisième joueur de l'Équipe Jacobs. « Plus notre équipe paraît bien, plus elle a l'air en forme, meilleures sont nos chances d'attirer le regard des commanditaires majeurs. »

« Les gens ont longtemps perçu le curling comme un jeu, un passe-temps. C'est devenu un sport », conclut Harnden.

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