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Les violences se poursuivent en Thaïlande

Les violences se poursuivent en Thaïlande

La crise politique s'accentue en Thaïlande, et elle s'est transformée en bataille de rue.

Les violences ont fait leur deuxième victime de la fin de semaine. Un « chemise rouge », un partisan du gouvernement, a été tué par balles. Selon les services d'urgence, 45 personnes ont aussi été blessées dans les affrontements.

Des manifestants antigouvernementaux ont pris le contrôle du siège de la télévision nationale à Bangkok. D'autres opposants ont envahi un club de sport de la police au moment où la première ministre s'y trouvait. Yingluck Shinawatra a toutefois été évacuée par des agents.

Les contestataires avaient lancé un ultimatum à la chef du gouvernement. Ils lui avaient donné jusqu'à aujourd'hui pour démissionner.

L'armée a été appelée en renfort pour assister les policiers, qui sont débordés. Les soldats assurent notamment la sécurité des bâtiments gouvernementaux.

D'ailleurs, des policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes près du siège du gouvernement que les manifestants menacent d'envahir.

« Notre opération de ce jour doit être pacifique, non violente, avec une entrée polie dans les lieux », a lancé Suthep Thaugsuban, un meneur de l'opposition, devant ses partisans.

« Quoi qu'il arrive, nous devons rester calmes, ne pas nous battre ou utiliser des armes », a-t-il ajouté, avant la bénédiction du mouvement par un moine.

Par ailleurs, des coups de feu ont aussi été entendus dans le nord-est de la capitale. C'est dans ce secteur que des affrontements ont éclaté, samedi, près d'un stade où 70 000 partisans du gouvernement étaient réunis.

Les meneurs des « chemises rouges » ont d'ailleurs appelé leurs troupes à se disperser. « Afin de ne pas compliquer davantage la tâche du gouvernement, nous avons décidé de laisser les gens rentrer chez eux », a affirmé Thida Thavornseth, leur dirigeante.

Mobilisation depuis un mois

Les opposants du gouvernement sont mobilisés depuis plus d'un mois pour protester contre la chef du gouvernement, Yingluck Shinawatra, et son frère Thaksin, un ancien premier ministre qui a été chassé du pouvoir par un coup d'État en 2006. Bien qu'il soit en exil à Dubaï, aux Émirats arabes unis, Thaskin demeurerait très influent auprès de sa sur.

L'élément déclencheur des manifestations a été la proposition d'un projet de loi d'amnistie, qui aurait permis, selon les opposants, le retour de Thaskin au pays, lui qui a été condamné à deux ans de prison pour abus de pouvoir. Le texte de loi a été rejeté par le Sénat, ce qui n'a pas empêché l'opposition de s'organiser afin de réclamer la tête de la première ministre.

Dimanche dernier, plus de 150 000 manifestants avaient déferlé dans les rues de Bangkok.

Un nouveau conflit

La Thaïlande est le théâtre de plusieurs conflits politiques depuis plusieurs années. Depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932, 18 coups d'État ont été perpétrés.

En 2010, les tensions entre les fidèles de Thaksin et ses adversaires avaient causé la mort de 90 personnes, en plus de faire 1900 blessés.

Le pays est profondément divisé entre les populations rurales et urbaines défavorisées, qui appuient Yingluck Shinawatra, et les élites monarchistes de la capitale, qui voudraient renverser son gouvernement.

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