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Le réseau de la santé de Montréal appréhende d'autres compressions

Le réseau de la santé de Montréal appréhende d'autres compressions

Après deux années à se serrer la ceinture, les établissements du réseau de la santé de Montréal craignent une troisième année de régime sec. Plusieurs sources indiquent que les gestionnaires savent déjà qu'ils devront faire plus avec moins l'an prochain. La somme de 80 millions de dollars circule largement, montant semblable aux compressions exigées lors des deux dernières années.

Un texte de Davide Gentile

L'Agence de santé de Montréal admet qu'elle devra faire d'autres efforts et évoque de nouvelles fusions dans le réseau pour éviter de réduire les services. Le gouvernement parle de spéculation et explique qu'il faut attendre le prochain budget avant de tirer des conclusions.

Inquiétude à l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux

Plusieurs gestionnaires du réseau de la santé sont déjà au fait de ces prévisions pour l'an prochain. Ron Rayside, qui représente la section montréalaise de l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), est formel. Il affirme que « pour l'île de Montréal, les informations que l'on a, c'est que l'on doit absorber 80 millions ». Ces compressions représenteraient en moyenne 3 millions par établissement.

Selon M. Rayside, les établissements ont eu l'indication de se préparer, comme lors des deux dernières années, à réajuster leurs finances. Les établissements montréalais auraient réussi à maintenir les services offerts malgré ces compressions. Mais plusieurs craignent que, cette fois, les services soient touchés. « Est-ce qu'il y a de la place encore pour améliorer l'efficacité, améliorer l'organisation interne, la réponse c'est oui, mais c'est un peu inévitable. On va commencer à toucher les services », affirme Ron Rayside. Malgré l'augmentation annuelle des budgets de plus de 4 %, l'augmentation des « coûts de système », comme les salaires, rend la situation difficile.

Trop tôt pour sonner l'alarme, affirment le ministre et l'agence de santé de Montréal

L'Agence de santé et de services sociaux de Montréal (ASSSM) reconnaît que la situation restera difficile l'an prochain. « Il est assez certain que de nouveaux efforts d'optimisation vont nous être demandés », affirme Louise Ayotte, directrice adjointe de l'ASSSM. Mais elle enchaîne en disant : « À quelle hauteur, ça resterait actuellement de la spéculation, puisqu'on n'a eu aucune confirmation quant à nos budgets. »

Peu importe les efforts qui seront demandés, il n'est pas question de toucher aux services. Pour arriver à réduire les coûts, on envisage donc de poursuivre la mise en commun de services. On pense par exemple à l'informatique ou encore aux services alimentaires et à l'entretien ménager.

Le ministre de la Santé martèle qu'il est trop tôt pour spéculer. Réjean Hébert affirme que le budget sera connu cet hiver et que ce n'est qu'à ce moment qu'on aura les détails quant à ce qui pourrait arriver. Il refuse de parler de compressions, puisque les budgets globaux augmentent de plus de 4 % annuellement.

Des fusions d'établissements envisagées

Deux centres de santé et de services sociaux de l'île ont annoncé cet automne qu'ils allaient fusionner leurs activités. L'agence table clairement sur cette solution pour arriver à réduire les coûts de fonctionnement. « Il faut nécessairement que les établissements soient volontaires quand on parle de fusions », affirme Mme Ayotte. « Il y a certaines discussions qui sont en cours, mais rien d'assez officiel [pour] que je puisse en parler sur la place publique actuellement. »

Pour toutes sortes de raisons, le réseau de l'île de Montréal a connu moins de fusions que celui d'autres régions. Le ministre Réjean Hébert pense que le réseau de Montréal peut encore s'améliorer. « Il y a des régions qui ont fait des gains que Montréal n'a pas encore faits, alors je pense qu'effectivement il y a des gains d'efficience à faire sur l'île de Montréal. »

Appel à la mobilisation du réseau montréalais

Dans plusieurs établissements, des sources indiquent qu'il sera difficile de faire un autre effort financier. Ron Rayside, lui, pense qu'il est temps de mobiliser les décideurs montréalais. Les coûts en santé comme en éducation seraient plus élevés sur l'île de Montréal, entre autres en raison de l'âge des bâtiments, mais surtout parce que les problèmes sociaux sont concentrés sur l'île de Montréal. « Il faut qu'on s'assoie ensemble pour dire c'est assez », affirme Ron Rayside. Selon lui, en cette matière comme dans plusieurs autres secteurs, Québec comprend mal les besoins de la métropole.

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