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Le Canada est un des plus grands consommateurs d'antidépresseurs

Le Canada est un des plus grands consommateurs d'antidépresseurs
Getty

On prescrit de plus en plus d'antidépresseurs dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique. Dans ce groupe, le Canada est au troisième rang. C'est ce qui ressort du rapport de l'OCDE, « Panorama de la santé 2013 ».

C'est en fait plus d'un adulte sur dix qui consomme des antidépresseurs dans les pays membres de l'OCDE.

La hausse du nombre d'ordonnances d'antidépresseurs dans ces pays s'expliquerait en partie par le fait qu'on les prescrive de plus en plus dans les cas de dépression légère.

La situation n'est pas différente au Québec où en 2009, 14,4 % des assurés du régime public d'assurance-médicaments recevaient des ordonnances d'antidépresseurs. Mais ici, dit Sylvie Bouchard, de l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS), il est impossible avec les données fournies par la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) de déterminer pour quel type de dépressions on a prescrit ces médicaments.

« Dans l'étude que nous avons publiée en 2011, on n'a pas cette subtilité-là si les patients sont en dépression légère, modérée ou sévère. »

L'information serait utile, car en 2012, les antidépresseurs se classaient au troisième rang des médicaments les plus souvent prescrits. Et la facture est élevée: les antidépresseurs ont coûté l'an dernier un peu plus de 100 millions de dollars au régime public d'assurance-médicaments. Pourtant, le Collège des médecins n'a émis aucune directive précise à ce sujet. Ce n'est pas notre rôle, soutient le président du Collège des médecins, le Dr Charles Bernard.

« Le Collège des médecins n'est pas une société savante. C'est pas nous qui dictons la norme. Nous ce qu'on fait, c'est qu'on vérifie si les guides sont appliqués et si les médecins respectent ça », dit-il.

Il appartient aux médecins, explique aussi le Dr Bernard, de se tenir à jour et de pratiquer selon les normes scientifiques actuelles. Et c'est à l'INESSS de faire des recommandations sur l'utilisation et sur la prescription des médicaments.

Mais le problème est ailleurs, croit Rose-Marie Charest, la présidente de l'Ordre des psychologues du Québec. Les omnipraticiens, qui sont les plus nombreux à prescrire des antidépresseurs, n'ont souvent pas d'autres solutions que ces médicaments à offrir à leurs patients qui souffrent de dépression légère. Les services de psychothérapie dans le secteur public sont trop souvent débordés et trop coûteux dans le secteur privé.

« Le service de santé à deux vitesses en santé mentale, il existe et il y a trop peu de gens qui le dénoncent », dit-elle.

Pourtant, ajoute Mme Charest, dans les cas de dépression légère, la psychothérapie a démontré son efficacité. L'an dernier, le commissaire à la santé et au bien-être a recommandé qu'on rende la psychothérapie plus accessible à tous.

Aux États-Unis, les antidépresseurs constituent la classe de médicaments la plus prescrite chez les adultes de 18 à 44 ans et près du quart des femmes de 50 à 64 ans reçoivent ce type d'ordonnances.

Il faut dire également que des deux côtés de la frontière, on utilise de plus en plus les antidépresseurs pour des problèmes non psychiatriques, entre autres pour combattre la douleur.

D'après un reportage de Marie-France Abastado

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