Le nouveau chef du personnel du maire de Toronto dit que Rob Ford, malgré l'émasculation de ses pouvoirs, demeurera un « membre actif du conseil municipal » et veut « rester impliqué » dans l'élaboration des politiques de la Ville.
Le nouveau bras droit du maire, Dan Jacobs, a aussi confirmé que le controversé directeur logistique de M. Ford, David Price, ne faisait plus partie de son personnel.
Selon la motion adoptée lundi par le conseil municipal, le nombre d'employés du maire est passé de 20 à 8. Son ancien chef du personnel, Earl Provost, ainsi que plusieurs de ses conseillers, comme Sunny Petrujkic et Sheila Paxton, travaillent maintenant pour le maire adjoint, qui a hérité de l'essentiel des pouvoirs et du budget de M. Ford.
De son côté, la ministre ontarienne des Affaires municipales, Linda Jeffrey, a indiqué qu'elle considérait désormais le maire adjoint, et non Rob Ford, comme l'interlocuteur de la Ville Reine lors de discussions municipales-provinciales. La question est particulièrement importante alors que la province projette d'investir des centaines de millions de dollars dans l'expansion des transports publics à Toronto.
Par ailleurs, la ministre Jeffrey croit que le vote sans précédent de lundi n'enfreint pas la loi provinciale sur la Cité de Toronto. Le maire Ford et son frère, le conseiller municipal Doug Ford, ont menacé de contester la décision du conseil devant les tribunaux. Le maire est « blessé » par cette réduction de ses pouvoirs qui lui a fait perdre confiance en ses collègues sauf, dit-il, la demi-douzaine de conseillers qui l'a soutenu.
De son côté, le ministre fédéral de l'Emploi, Jason Kenney, pense que le maire devrait démissionner, parce qu'il a « déshonoré la mairie et sa ville ».
D'autres révélations gênantes?
Les médias seront de retour devant les tribunaux, mercredi, pour réclamer que d'autres documents d'enquête policière censurés soient rendues publiques.
Parmi ces documents qui ont trait à l'arrestation, le mois dernier, d'un ami et chauffeur occasionnel du maire pour trafic de drogue et extorsion, on trouve une vingtaine de pages sur des conversations téléphoniques enregistrées par la police à l'insu de l'accusé, Alessandro Lisi.
Son avocat et la Couronne ont affirmé en cour qu'une telle divulgation pourrait mettre en péril le droit de l'accusé à un procès juste et équitable.
Dans d'autres documents judiciaires dévoilés le mois dernier, la police racontait avoir observé une série de rencontres suspectes entre les deux hommes.
Selon les détails de mandats de perquisition obtenus mardi par les médias, dont Radio-Canada, la fameuse vidéo dans laquelle on voit le maire en train de fumer ce qui semble être du crack a été tournée, selon la police, en février dernier, ce qui contredit une déclaration de M. Ford.
Ce dernier a en effet admis qu'il avait déjà fumé du crack, mais il y a un an.
Les allégations contenues dans les documents de la police n'ont pas été prouvées devant les tribunaux.
Selon la police, l'accusé, Alessandro Lisi, aurait communiqué à plusieurs reprises avec l'auteur de la vidéo pour le menacer de conséquences graves s'il ne la lui vendait pas. Ce dernier n'a toutefois pas été en mesure d'acheter l'enregistrement avant que des médias commencent à en rapporter le contenu, en mai dernier.
La police a pu récupérer la vidéo, qui avait été effacée, sur le disque dur d'un ordinateur saisi lors d'une opération antidrogue.
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