Une nouvelle étude sur les sables bitumineux suggère non seulement que cette industrie est en voie de s'essouffler, mais qu'elle a aussi contribué à la détérioration de l'économie des provinces de l'est du pays.
Intitulé Risques bitumineux, le document de l'Institut Pembina, réalisé en collaboration avec Équiterre, estime qu'il est temps que le gouvernement fédéral comprenne que les bénéfices marginaux des sables bitumineux risquent de diminuer au fil du temps.
L'étude dévoilée mercredi reconnaît que l'exploitation des sables bitumineux représente des avantages économiques, mais qu'ils pourraient devenir nuisibles si leur développement continu devait se poursuivre de façon exagérée.
Ses auteurs formulent ainsi une série de recommandations à Ottawa, dont celle d'entamer une étude fédérale sur le maintien de la compétitivité de cette industrie en dépit d'un dollar canadien fort et instable.
Citant le Canadian Energy Research Institute, le document souligne que c'est sans surprise l'Alberta qui profite de la majorité des retombées économiques de cette industrie. Cette province accaparerait ainsi 94 % du produit intérieur brut en plus de conserver 86 % des emplois associés aux investissements et à l'exploitation dans ce domaine.
Le directeur principal d'Équiterre, Steven Guilbault, estime également que depuis le début des années 2000, les sables bitumineux ont contribué à l'appréciation du dollar canadien dans une proportion de 40 %. Ce dernier estime que cette situation a achevé le secteur manufacturier de l'est du pays, qui était déjà vulnérable, ce qui a entraîné d'importantes pertes d'emplois.
L'étude souligne également que la volatilité des prix du brut peut placer certaines provinces du Canada dans une situation précaire.
Les auteurs rappellent qu'au début de l'année 2013, l'Alberta a annoncé qu'elle toucherait 6,2 milliards de dollars de moins que les revenus anticipés en provenance de l'industrie des sables bitumineux, ce qui a forcé la province à adopter un budget austère.