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Tableaux retrouvés à Munich: une partie des œuvres pourrait ne pas être rendue à leurs propriétaires

Le sort incertain des tableaux découverts à Munich
AFP

Les autorités allemandes pensent qu'un bon nombre des 1400 œuvres, provenant en partie de purges nazies dans les musées ou de juifs spoliés, devront être rendues à l'octogénaire munichois chez qui elles ont été découvertes, affirme l'hebdomadaire Focus dimanche 10 novembre.

Selon un audit de l'Office central des douanes allemandes, parmi les dessins, aquarelles, lithographies ou peintures figurent 315 oeuvres saisies par le régime hitlérien dans des musées parce qu'elles ne respectaient pas les critères esthétiques prônés par les nazis, qui les qualifiaient d'"art dégénéré".

Pour ces dessins provenant "de musées nationaux, municipaux ou régionaux", les droits des propriétaires initiaux ou de leurs héritiers "ne peuvent pas s'appliquer", estime le rapport cité par Focus, à l'origine des révélations sur cette affaire.

En revanche, pour 194 oeuvres retrouvées dans l'appartement, des documents saisis lors de la perquisition pourraient établir qu'il s'agit de pièces vendues par des collectionneurs juifs sous la pression des nazis.

Pour ces oeuvres, dont les anciens propriétaires peuvent être identifiés, les chances des ayants droit d'obtenir une restitution seraient bonnes, ajoute Focus.

Sans doute pas de poursuites

Le rapport des douanes relève également qu'il "existe des doutes" sur le fait que l'octogénaire chez qui ces oeuvres ont été retrouvées, Cornelius Gurlitt, soit un jour poursuivi devant les tribunaux. La justice allemande enquête pour fraude fiscale et recel contre Gurlitt, fils d'un collectionneur allemand, Hildebrand Gurlitt, qui a aidé les nazis à écouler des tableaux à l'étranger.

Présent lors de la saisie dans son appartement à Munich, en février 2012, Gurlitt avait été interrogé par la police, puis remis en liberté sans contrôle judiciaire. Il ne faisait l'objet d'aucune recherche particulière depuis lors.

L'hebdomadaire français Paris-Match a affirmé ce weekend avoir retrouvé la trace de Gurlitt dans la capitale bavaroise, dans un article accompagné d'une photo montrant un monsieur âgé en train de faire ses courses. L'octogénaire aurait refusé de s'exprimer auprès des journalistes.

Un grand désordre

En Allemagne, le site internet du magazine Der Spiegel a indiqué dimanche avoir reçu une lettre de Cornelius Gurlitt, leur enjoignant de "ne plus publier (son) nom".

Gurlitt semble avoir vécu pendant des années sans travailler et sans être enregistré où que ce soit administrativement en Allemagne, en vendant de temps à autre des oeuvres héritées de son père.

Il vivait, en outre, dans un grand désordre, son appartement étant rempli d'emballages alimentaires et de boîtes de conserves, dont certaines étaient périmées depuis 30 ans. Parmi les 1406 oeuvres saisies figurent plusieurs tableaux inconnus de grands maîtres, comme Matisse ou Otto Dix.

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