Seif Al Islam Kadhafi a donné une étrange entrevue d'une minute à une télévision libyenne privée, pendant laquelle il a répondu à trois questions convenues à l'avance avec son avocat.
Un doigt posé sur les lèvres pour cacher une dent manquante, Seif al-Islam semblait nerveux et réticent devant la caméra. Il portait un uniforme de prisonnier bleu et était assis sur son lit de cellule.
Diffusée mardi 5 octobre au soir, la rencontre exclusive avec un journaliste d'Al Assema TV a visiblement été enregistrée au cours de ces derniers jours. Le fils de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi a d'abord été interrogé sur sa santé. Le journaliste lui a aussi demandé s'il avait reçu des visites d'organisations des droits de l'Homme ou de membres de sa famille, ce à quoi il a simplement répondu : "Oui, grâce à Dieu".
A la question de savoir s'il voulait être jugé à Zenten ou Tripoli, Seif Al Islam a répondu d'un ton agacé: "Zenten se trouve en Libye. Il n'y a pas de différence entre Zenten et Tripoli".
Seif al-Islam avait décliné dans un premier temps, via son avocat, de rencontrer la presse. Il a finalement accepté de répondre à seulement trois questions précises, selon la télévision.
Recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, Seif al Islam Kadhafi a été inculpé le 24 octobre par un tribunal de Tripoli avec plus d'une trentaine de hauts responsables de l'ancien régime dans la répression de la révolte de 2011.
Une dizaine de chefs d'accusation ont été retenus contre ces responsables, dont assassinats, pillage et sabotage, actes portant atteinte à l'union nationale, trafic de drogue, complicité dans l'incitation au viol, d'enlèvement et dilapidation des deniers publics.
L'incertitude demeure toutefois sur le transfert à Tripoli de Seif Al Islam, détenu à Zenten (ouest) par des ex-rebelles depuis que ces derniers l'ont arrêté en novembre 2011 dans le sud du pays. Ajmi Al Atiri, chef de la brigade qui l'a arrêté en novembre 2011 et qui le détient depuis, a indiqué que les ex-rebelles de Zenten n'avaient pas l'intention de le transférer à Tripoli pour des "raisons de sécurité".
Le fils de Mouammar Kadhafi est également inculpé dans un procès à Zenten pour avoir tenté d'échanger des informations lors de la visite d'une délégation de la CPI le 7 juin 2012 dans cette ville.
Les autorités libyennes de transition ont tenté de négocier à plusieurs reprises le transfert de Seif Al Islam vers la capitale, en vain. Elles affirment régulièrement qu'il est détenu dans un centre pénitencier sous l'autorité de l'Etat.
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