Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Voici comment internet peut reconditionner votre cerveau

Voici comment internet peut reconditionner votre cerveau
Getty

E-mail. Tweet. Facebook. Google. À l'âge de la technologie, nos ordinateurs donnent parfois l'impression d'avoir pris le contrôle sur nos vies de tous les jours --de la façon dont nous faisons les courses à la façon dont nous trouvons l'âme sœur. Mais comment ce temps passé devant l'écran peut-il affecter nos cerveaux?

Dans son livre publié en 2010, "The Shallows: What The Internet Is Doing To Our Brain («L'effet d'internet sur nos cerveaux»)," l'auteur Nicholas Carr écrit: «Internet est un système basé sur l'interruption. Il s'empare de notre attention pour l'embrouiller.»

Rien de bien positif. Ou est-il possible que l'univers en ligne nous aide à nous adapter à devenir plus polyvalents, tout en gardant nos capacités de pensée critique? Après tout, le cerveau est plastique, ce qui signifie qu'il évolue au gré de nos comportements et de nos expériences.

Ainsi, pour ce qui est de la technologie, à quels comportements nous préparons-nous -- et comment cela affecte nos esprits? Voici cinq vérités effrayantes:

Fait #1: À cause d'internet, vous pourriez avoir le cerveau d'un accro. Des recherches utilisant l'IRM ont montré que le cerveau des internautes ayant des difficultés à contrôler leur besoin d'être constamment connectés font état de changements similaires à ceux des personnes dépendantes à la drogue ou à l'alcool. Une étude datée de 2011 a montré que le fait de se déconnecter de la technologie pendant une journée provoquait chez certaines personnes des symptômes de manque physique et mental, selon The Telegraph.

«La majorité des personnes présentant une sérieuse addiction à internet sont des joueurs -- des gens passant de longues heures de suite dans divers jeux les incitant à laisser de côté leurs obligations», a déclaré à The Independent Henrietta Bowden Jones, psychiatre à l'Imperial College de Londres, directrice d'une clinique pour personnes dépendantes à internet et au jeu.

Fait #2: Vous pouvez vous sentir plus seul et plus jaloux. Avec les réseaux sociaux, il peut être plus facile de se connecter aux autres, mais de récentes recherches effectuées par des scientifiques allemands suggèrent que le fait de voir tous les jours les photos de vacances d'autres personnes, les succès personnels, etc. peut déclencher un fort sentiment d'envie, voir de tristesse. Les chercheurs ont même appelé ce phénomène «la dépression Facebook depression

«Nous étions surpris de voir combien de gens avaient eu une expérience négative de Facebook un sentiment d'envie leur donnant l'impression d'être seuls, frustrés ou fâchés," a déclaré Hanna Krasnova, chercheuse à l'université Humboldt de Berlin, à Reuters.

Fait #3: L'utilisation d'internet peut augmenter le risque de suicide chez les adolescents. Après avoir recensé les précédentes recherches sur l'utilisation d'internet par les adolescents, des chercheurs de l'université d'Oxford (Angleterre) que le temps passé en ligne était lié à une augmentation du risque de suicide et d'automutilation chez les adolescents les plus vulnérables. Leurs résultats ont été publiés en ligne le 30 octobre dans la revue PLOS ONE.

«Nous ne disons pas que tous les jeunes utilisant internet sont plus exposés au suicide ou à l'automutilation», a écrit Paul Montgomery, l'un des chercheurs, professeur d'intervention psycho-sociale à Oxford. «Nous parlons de jeunes gens vulnérables qui vont sur internet spécifiquement pour trouver de l'information sur les meilleurs moyens de se mutiler ou parce qu'ils pensent déjà au suicide. Le but est ici de savoir si le contenu qu'on trouve en ligne déclenche en eux une réaction les amenant à s'automutiler ou se suicider. Nous avons effectivement trouvé un lien.»

Fait #4: On pourrait être plus enclins à avoir des problèmes de mémoire. Même un moment anodin passé sur les réseaux sociaux peut provoquer une surcharge d'information et rendre plus difficile la classification des informations dans la mémoire, selon Erik Fransén, professeur d'informatique à l'institut royal de technologie KTH, en Suède. Une étude datant de 2009 de l'université de Stanford démontre que le cerveau des personnes constamment bombardées de multiples courants d'information électronique -- de la messagerie instantanée aux blogs -- peuvent avoir des difficultés à se concentrer et passer efficacement d'une tâche à l'autre.

«Quand ils se trouvent dans la situation où leur parviennent de multiples sources d'information émanant du monde extérieur de leur mémoire, ils ne sont plus en mesure de filtrer ce qui entre dans le cadre ou non de leur objectif du moment», a écrit Anthony Wagner, professeur assistant de psychologie à Stanford. «Cette incapacité à filtrer a pour conséquence qu'ils sont ralentis par ces informations sans rapport avec leur but.»

Fait #5: Mais tout n'est pas négatif -- avec modération, internet peut stimuler les fonctions cérébrales. Une étude de 2008 démontre que l'utilisation des moteurs de recherche sur internet peut stimuler les mécanismes d'activation neuronale et potentiellement améliorer les fonctions cérébrales chez l'adulte.

«Les résultats de l'étude sont encourageants et montrent que les technologies informatisées pourraient avoir des effets physiologiques et présenter de potentiels bénéfices pour les personnes entre deux âges et les personnes âgées», a écrit Gary Small, principal auteur de l'étude et professeur de neuroscience et de comportement humain à l'Université de Californie (UCLA). «Les recherches sur internet suggèrent une activité complexe du cerveau, aidant à entraîner et améliorer les fonctions cérébrales.»

Des observations à l'IRM du cerveau montrent que les recherches sur internet mettent en activité les réseaux neuronaux (en rouge). L'image sur la gauche montre l'activité cérébrale lors de la lecture d'un livre; l'image sur la droite montre l'activité lors d'une recherche sur internet.

INOLTRE SU HUFFPOST

Attendez-vous à une réponse

Les dix commandements de Facebook

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.