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Insectes cyborg : petits robots et grosses questions

Les grosses questions soulevées parce ce petit cyborg
Backyard Brains

Est-ce un insecte ou un robot? Les deux mon général. Lancé cet été sur une plateforme de crowdfunding par une entreprise éducative, le projet RoboRoach propose de démocratiser les neurosciences... en créant son propre cafard cyborg.

Si l’initiative peut faire sourire, des chercheurs de la North Carolina State University (NCSU) prennent la chose au sérieux. Ils estiment dans une étude que de petits cyborgs, comme ces cafards, pourraient se révéler utiles en cas de catastrophe, grâce à leur capacité à explorer éboulis, ruines et autres décombres.

Cartographie en direct

L'idée? Envoyer sur le terrain une nuée de cyborgs contrôlés à distance et équipés de capteurs électroniques.

"On s'est concentré sur la possibilité de cartographier les lieux où on ne pourrait suivre les cyborgs à la trace à cause de l'absence de GPS, comme un immeuble écroulé," précise dans un communiqué Edgar Lobaton, assistant-professeur d'ingénierie informatique et électrique à la NCSU.

Dans un premier temps, les cyborgs exploreraient la zone de manière tout à fait aléatoire. Si le lieu est confiné et qu'ils croisent des victimes, les humains en seraient prévenus en surface grâce aux ondes radio émises par les biobots.

Une fois la nuée de cyborgs éparpillée, les cyborgs seraient ensuite instruits de continuer d'avancer jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face à un mur et le suivent. En alternant mouvements aléatoires et suivis de mur, les cyborgs pourraient être amenées à se croiser et donc à le signaler en surface, toujours grâce à un signal radio.

En surface justement, un ordinateur récupérerait les données. En les croisant grâce à un algorithme, les sauveteurs pourraient alors cartographier les décombres. "Cela donnerait aux premiers secours une idée de la topographie du lieu," explique le chercheur.

Polémique

Technologiquement, c'est faisable. La preuve: ces insectes cyborg existent déjà, comme en témoignent les RoboRoach.

Cependant, l'idée de prendre possession du corps d'êtres vivants grâce à la technologie crée d'ores-et-déjà la polémique. Lorsque les deux ingénieurs à l'origine de RoboRoach ont présenté leur projet à l'occasion d'une conférence TEDx à Detroit début octobre, le professeur de philosophie canadien Michael Allen Fox avait dénoncé "une manière de considérer des organismes vivants complexes comme s'il s'agissait de machines ou d'outils".

Il faut dire que Greg Gage et Tim Marzullo, les co-fondateurs de Backyard Brains, l'entreprise qui a créé le RoboRoach espèrent éduquer les masses aux neurosciences en permettant à chacun de créer son propre cafard cyborg, rapporte ScienceMag.

Grâce au RoboRoach, rien de plus simple: il suffit de plonger le cafard dans de l'eau gelée pour l'anesthésier, de poncer ensuite une partie de sa carapace afin d'y coller les électrodes avant d'insérer un fil de terre dans le thorax de l'insecte.

Il ne reste alors plus qu'à écourter les antennes du cafard et d'y attacher des électrodes en argent. Celles-ci recevront des impulsions électriques en provenance du circuit attaché au dos du cafard.

"Si l'on découvrait qu'un enseignant encourageait ses élèves à brûler des fourmis à l'aide d'une loupe pour observer leurs organes, comment cela nous ferait-il réagir?" a feint de s'interroger l'éthologue Jonathan Balcombe.

Les créateurs du RoboRoach se défendent comme ils peuvent affirmant que ce serait justement l'occasion de se rendre compte que, comme nous, les cafards ont des neurones.

Comment créer un RoboRoach? Il suffit de suivre les instructions:

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