Le commerce des médicaments sur Internet est de plus en plus populaire malgré les risques qui peuvent en découler.
Depuis plusieurs années, il y a une multiplication des médicaments contrefaits et le Québec n'y échappe pas.
Sans prescription, on peut acheter des médicaments en ligne. À Montréal, un annonceur offre même la livraison à domicile.
Un des vendeurs propose du Viagra et du Cialis, promettant même un arrivage pour les prochains jours.
Il se permet également de prodiguer des conseils aux acheteurs.
« Les pilules, tu peux les couper en deux, donc tu en as pour quatre utilisations », dit-il au téléphone, au journaliste de Radio-Canada.
Pourtant, Santé Canada déconseille formellement d'acheter sur Internet des médicaments d'un particulier.
« Ce n'est pas des bonbons, on devrait avoir des prescriptions pour les utiliser. Ils peuvent mettre leur vie en danger. » - Jacques Gagnon, gestionnaire de laboratoires de l'inspectorat à Santé Canada
L'acheteur est également exposé à un autre problème : comment être sûr qu'il ne s'agit pas de médicaments contrefaits?
Pour Diane Lamarre, présidente de l'Ordre des pharmaciens du Québec, « c'est vraiment un marché très organisé, on estime qu'un médicament sur deux sur Internet est contrefait ».
La Gendarmerie royale du Canada a déjà effectué des saisies de médicaments contrefaits vendus sur Internet.
Lors d'une de ces opérations, les policiers ont fait une découverte de taille.
« En ouvrant le coffre-fort, c'était rempli de comprimés de couleur bleue et jaune. C'était du Viagra, du Cialis contrefait. C'était produit ici même sur la Rive-Sud de Montréal. La couleur, c'était la couleur Sico, de la peinture », explique le caporal Hubert Savoie, coordonnateur au projet Centurion de la GRC, à Montréal.
Il s'agit d'un marché très lucratif. La GRC constate que des trafiquants de drogue s'intéressent de plus en plus aux médicaments.
L'industrie pharmaceutique perdrait quant à elle des milliards de dollars par année à cause des médicaments contrefaits.
Et le danger pour la santé est bien réel, insistent les pharmaciens.
« Il y a eu des cas de décès, même au Canada. En Colombie-Britannique, une femme avait commandé des médicaments contre l'anxiété on s'est rendu compte qu'il y a de l'aluminium. À Toronto il y a eu un problème avec le Norvas », indique Diane Lamarre, présidente de l'Ordre des pharmaciens du Québec.