Faire 18 heures d'avion pour chanter Stone de Starmania à un public coréen, ça pourrait être la façon simpliste de résumer la première expérience de la soprano montréalaise Ellen Wieser à titre de jeune ambassadrice lyrique.
Par Claude Deschênes
Invité d'Arts et divertissement, Claudes Deschêne tient maintenant un blogue. Il y découvre une forme de liberté qui n'empêche ni la rigueur, la curiosité ou l'intégrité de sa couverture culturelle.
Mais l'expérience que vient de vivre la lauréate 2013 de ce programme d'aide aux chanteurs d'opéra canadiens au Festival du Sori de Jeonju en Corée du Sud se révèle beaucoup plus riche que cela, selon la chanteuse. Elle sait désormais ce que c'est que de chanter après un long voyage et en dehors de sa zone de confort.
Pour ouvrir la 12 année de son festival, Jae-Cheon Park, a imaginé un concept original : la célébration de la voix féminine. Ellen Wieser a donc pu côtoyer une douzaine de femmes ayant des techniques vocales très différentes de la sienne. Ses nouvelles amies venaient de la Syrie, de la Nouvelle-Zélande, de l'Inde, de l'Espagne, des États-Unis, du Japon et bien sûr de la Corée.
L'interprétation très vibrante qu'Ellen Wieser a livrée du célèbre air de Starmania a été chaleureusement accueillie. Le public coréen aime les voix lyriques.
Le spectacle, véritable feu d'artifice vocal, a mis en évidence d'une façon formidable les différences culturelles, mais dans un esprit d'unité et de partage. Dans le numéro final, toutes les participantes ont été mises à contribution.
Avec un chur de 80 voix, elles ont créé une vive émotion en interprétant une création intitulée Ariarirang sorisorirang. La foule ne pouvait rester insensible à cette offrande, l'uvre étant inspirée de la reconnaissance, par l'Unesco, de la musique sori comme patrimoine immatériel mondial. Le arirang ou sori, est l'expression de l'âme ou du spleen propre à la ville de Jeonju. Le temps d'une chanson, le sori est devenu immanent.