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Mur budgétaire : républicains et démocrates se renvoient la balle

Mur budgétaire : républicains et démocrates se renvoient la balle

Le président américain Barack Obama prévient que si le Congrès ne s'entend pas sur un budget provisoire d'ici minuit, la paralysie de l'État aura « des conséquences économiques bien réelles » pour la population. Il prévient, toutefois, qu'il n'a pas l'intention de céder aux menaces de ses adversaires.

Des centaines de milliers de personnes travailleront sans être payées ou resteront à la maison sans salaire, a-t-il indiqué, lors d'un point de presse à la Maison-Blanche, en début de soirée lundi. L'État emploie 1 million de civils et 1,4 million de militaires, dit-il.

M. Obama demande aux républicains de faire preuve de bon sens. « On ne paralyse pas un gouvernement à cause de divergences politiques », a-t-il déploré, faisant référence à la demande des républicains de suspendre la mise en place de sa réforme de la santé, en échange de l'adoption d'un budget.

Trois propositions allant dans ce sens de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, ont été rejetées lundi par le Sénat, à majorité démocrate.

Barack Obama prévient que, quoi il arrive, sa réforme du système de santé entrera en vigueur mardi. Plus de 30 millions d'Américains dépourvus de couverture médicale pourront désormais y avoir accès.

Il reste peu de temps aux républicains et aux démocrates pour s'entendre, sans quoi les services gouvernementaux non essentiels resteront fermés demain. Plus de 800 000 fonctionnaires se retrouveraient ainsi au chômage technique.

Les prestataires de l'assurance sociale et de l'assurance médicaments ne seront toutefois pas affectés. La poste continuera d'être livrée, les militaires poursuivront leurs activités, tout comme les gardiens de prison, mais leur salaire sera retenu le temps que l'État reprenne ses activités. Les parcs nationaux seront par contre fermés, les vétérans n'auront plus accès à leurs centres de soutien et la NASA suspendra presque toutes ses activités.

« Tout ceci n'est pas un passage obligé », a martelé M. Obama.

Le journaliste Yanik Dumont Baron suit les négociations en direct de Washington :

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« Intransigeance » ou « folie »?

Les chances que la crise se règle à la dernière minute sont bien réelles, mais beaucoup en doutent.

Selon un sondage Reuters/Ipsos, les Américains sont plus nombreux à penser que la paralysie budgétaire est imputable aux républicains (25 %) qu'à Obama (14 %), même si 44 % d'entre eux jugent que tout le monde est à blâmer.

En attendant un règlement, républicains et démocrates se renvoient la balle quant à savoir qui est responsable de la situation.

« C'est le président qui dit qu'il fermera l'État fédéral si on ne lui donne pas tout ce qu'il veut sur "Obamacare" », a dit le sénateur républicain Rand Paul, sur les ondes de CBS. « Pour moi, cela montre que le président est intransigeant et refuse tout compromis. »

« La stratégie de la corde raide du président de la Chambre, M. Boehner, ne vise pas à éviter une fermeture de l'État fédéral, c'est uniquement un subterfuge pour rejeter la faute sur les autres, mais cela ne marchera pas », a rétorqué le sénateur démocrate, Charles Schumer.

« Albert Einstein a dit, pour définir la folie, que cela consistait à faire la même chose encore et encore en pensant qu'on obtiendrait un résultat différent », a ironisé le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid. Les républicains « ont perdu la tête », a-t-il dit.

En 2011, une confrontation similaire s'était réglée in extremis, une heure avant l'échéance.

La dernière paralysie de l'administration fédérale américaine remonte à l'époque de la présidence de Bill Clinton, en 1996.

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