JÉRUSALEM - Les forces de sécurité intérieure d'Israël ont annoncé dimanche avoir arrêté un citoyen belge d'origine iranienne qui, affirme-t-on, a été envoyé par l'Iran pour espionner en Israël sous une identité de vendeur de fenêtres et de toiture. Cette annonce coïncide avec un voyage du premier ministre israélien aux États-Unis visant à jeter le doute sur les récentes ouvertures de Téhéran envers l'Occident.
Au dire du service, le Shin Bet, le présumé espion, identifié comme étant l'homme d'affaires belgo-iranien Ali Mansouri, a admis aux interrogateurs qu'il avait été recruté l'an dernier par une unité d'élite de la Garde révolutionnaire iranienne et envoyé dans l'État hébreux pour y établir des relations d'affaires comme couverture pour des activités d'espionnage contre des cibles israéliennes et occidentales. Pour ses services, a poursuivi le Shin Bet, les dirigeants de M. Mansouri lui auraient promis un million $ US.
Selon le Shin Bet, M. Mansouri est arrivé en Israël le 6 septembre avec un passeport belge au nom d'Alex Mans, et il a été arrêté cinq jours plus tard à l'aéroport international du pays, alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour l'Europe. Des photos de divers sites à travers le pays, des sites «qui intéressent les renseignements iraniens» ont été découvertes sur lui, y compris des clichés de l'ambassade américaine à Tel Aviv, mentionne la sécurité.
Le Shin Bet a publié des photographies artisanales qui auraient été prises par M. Mansouri: on y voit un café situé près de l'ambassade américaine, la vue du toit de l'ambassade, ainsi que le carrousel de récupération des bagages à l'aéroport. Une autre photo montre M. Mansouri prenant la pose sur la promenade du bord de mer de Tel Aviv.
On ignore si le suspect a retenu les services d'un avocat.
Téhéran n'a pas officiellement commenté l'affaire, mais la télévision d'État a qualifié l'arrestation de tentative de «propagande anti-iranienne» par Israël avant que Benyamin Nétanyahou ne rencontre le président Barack Obama.
Le Shin Bet a nié que les événements étaient liés au voyage du premier ministre aux États-Unis, où il visitera la Maison-Blanche lundi et s'adressera mardi à l'Assemblée générale des Nations unies.
Israël s'inquiète de plus en plus des récents gestes de rapprochement entre l'Iran et les États-Unis. L'État hébreux croit que Téhéran tente de développer une arme nucléaire, et que la République islamique tend la main à l'Ouest pour faire relâcher les sanctions internationales et gagner du temps. Selon l'Iran, son programme nucléaire n'a que des visées pacifiques.
Israël et l'Iran, deux ennemis jurés, se sont adonnés à d'importantes opérations d'espionnage au cours des dernières années. L'État hébreux a ainsi condamné plusieurs citoyens arabes pour espionnage au profit du Hezbollah, un groupe soutenu par l'Iran. Il a également accusé l'Iran d'être derrière plusieurs attaques contre des cibles israéliennes à travers le monde.
L'Iran, pour sa part, a accusé Israël d'avoir fait assassiner ses scientifiques du domaine de l'énergie nucléaire, et Israël et les États-Unis sont largement considérés comme responsables d'une attaque informatique qui a endommagé les installations nucléaires iraniennes.
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