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Carter, né pour attraper des ballons

Carter, né pour attraper des ballons

Quatre écoles en quatre ans, des problèmes académiques et un ancien coéquipier qui le qualifie de « cancer ». Qu'importe, Duron Carter a le métier de receveur gravé dans son ADN. Une rare source de réjouissance dans la difficile saison des Alouettes.

Un texte d'Olivier Arbour-Masse

Dans un groupe de receveurs d'élite, c'est une recrue de 22 ans qui peut se targuer d'être le meilleur depuis cinq matchs. Les Roughriders de la Saskatchewan devront l'avoir à l'il, dimanche, à Montréal.

Depuis sa première passe captée, un relais de 52 verges le 22 août face aux Lions de la Colombie-Britannique, Carter est la cible favorite des quarts des Alouettes. Il a amassé 377 verges de gain sur 23 réceptions, dont 2 pour des touchés.

« Les défenses adverses accordent beaucoup d'attention à SJ (Green) et Brandon (London), ce qui me laisse plus à découvert », souligne humblement Carter.

Mais le fils de Cris Carter, membre du Temple de la Renommée de la NFL, a sa part de responsabilité dans ses récents succès.

« Il est talentueux et intelligent, reconnaît l'entraîneur des receveurs Eric Campbell. Il a participé au camp de plusieurs équipes. Il a donc vu de nombreux systèmes de jeu, ce qui lui a permis d'apprendre en peu de temps différents aspects de son métier. »

Parcours houleux

Sa bosse, Carter l'a roulée malgré son jeune âge. Il a amorcé son parcours universitaire dans les traces de son père à Ohio State dans la NCAA, mais a dû partir après une saison à cause de problèmes académiques.

Après avoir accumulé 690 verges de gain et avoir marqué 10 touchés au collège communautaire de Coffeyville au Kansas, il s'est joint au prestigieux Crimson Tide d'Alabama. Des ennuis académiques l'ont contraint à se contenter de s'entraîner avec l'équipe.

Puis, en 2012, la NCAA ne lui a pas reconnu le droit de jouer pour l'Université Florida Atlantic.

Son père l'a déclaré à sa place dans les médias : Carter déteste l'école. Le jeune homme rit et approuve lorsqu'on lui demande si papa a raison.

« J'ai gagné en maturité durant ces années, ajoute-t-il. Ça m'a permis de mieux me connaître et de découvrir ce que j'aime dans la vie. » Visiblement, ça se passe plus sur le terrain que sur les bancs d'école.

La NFL dans sa mire

Toujours est-il que c'est sans expérience de match depuis deux ans qu'il a obtenu des essais non concluants avec les Vikings du Minnesota, l'ancienne équipe de son père, et les Saints de La Nouvelle-Orléans au printemps dernier. Avant d'aboutir bien au nord de son rêve, à Montréal.

« Je suis encore jeune. La NFL demeure mon objectif, mais pour y parvenir, je dois me concentrer pour exceller un match à la fois ici pour éventuellement me rendre à ce niveau. »

Ce passage obligé, Carter l'aborde avec son étincelant sourire, parfois gêné, qu'il exhibe plus souvent qu'à son tour à l'entraînement comme en entrevue. Et ce malgré la séquence de trois défaites que traversent les Alouettes.

« C'est comme ça que je suis : toujours dynamique et heureux. Nous perdons, mais j'ai quand même l'impression que nous sommes la meilleure équipe de la Ligue canadienne. »

Un cancer?

Il admire le talent de ses coéquipiers et c'est réciproque. Mais Carter n'a pas toujours fait l'unanimité là où il est passé.

« S'il joue dans la NFL, ce sera le joueur le plus paresseux, pleurnichard et dépourvu d'éthique de travail que la Ligue aura connu. C'est une personne horrible et il sera un cancer dans n'importe quel vestiaire. » Ces mots peu flatteurs viennent de la plume du quart Cayden Cochran, qui a côtoyé Carter durant sa saison à Coffeyville.

Mais comme le dit Carter, il a gagné en maturité pendant ses années. Et pour l'instant, il n'a rien d'un cancer... sauf pour les défenses adverses.

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