L'ancien ministre libéral de la Santé Yves Bolduc craint de voir des professionnels de la santé quitter le Québec si la Charte des valeurs québécoises est adoptée.
Le député de Jean-Talon ne sait pas combien de médecins ou d'infirmières dans les hôpitaux portent des signes religieux, mais il soutient que ces professionnels très en demande n'accepteront pas de travailler dans une société devenue intolérante, selon lui.
M. Bolduc croit que le projet de charte pourrait également rendre plus difficile le recrutement à l'étranger.
« Il y a 50 000 personnes qu'on recrute par année au Québec qui viennent de différents pays, dont plusieurs de la région du Maghreb parce qu'ils parlent français. Là, ça va lancer le message que si vous voulez pratiquer votre religion, que vous pensez peut-être différemment, le Québec n'est peut-être pas un bon endroit », a-t-il affirmé lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, jeudi.
Le ministre Hébert n'est pas inquiet
Réagissant aux propos d'Yves Bolduc, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, a dit n'avoir aucune crainte.
Rappelons que le projet de charte prévoit un droit de retrait, renouvelable aux cinq ans, pour les hôpitaux.
La semaine dernière, un hôpital ontarien s'est servi de la controverse entourant la charte dans une publicité pour recruter du personnel. « Nous nous fichons de ce que vous avez sur la tête. Nous nous soucions de ce qu'il y a à l'intérieur », pouvait-on lire sur l'affiche présentant une femme avec un hijab.