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Québec prend le contrôle du terrain contaminé de Reliance à Pointe-Claire

Québec prend le contrôle du terrain contaminé de Reliance à Pointe-Claire

Après de nombreux avertissements à l'entreprise Reliance à Pointe-Claire, dans l'ouest de Montréal, le ministère de l'Environnement prend la direction des opérations de nettoyage du site contaminé aux biphényles polychlorés (BPC).

Le ministre de l'Environnement Yves-François Blanchet en a fait l'annonce précisant que Reliance avait, une fois de plus, échoué dans sa tentative de se conformer aux exigences gouvernementales. L'entreprise avait jusqu'à vendredi dernier, minuit, pour se conformer à l'ordonnance du gouvernement, mais les inspecteurs du ministère ont constaté plusieurs manquements au cours de la fin de semaine.

Une entreprise est déjà mandatée par le ministère pour identifier et déplacer les matières dangereuses qui se trouvent sur le site. Le terrain sera également clôturé de façon sécuritaire et un système de caméra sera installé afin de détecter toute intrusion.

L'opération coûtera au moins 3,5 millions de dollars, selon le ministre de l'Environnement. L'évacuation des matières dangereuses coûtera de 3 à 3,5 millions de dollars, la sécurisation du site quelques centaines de milliers de dollars ce à quoi il faut ajouter une éventuelle décontamination des sols. Cette dernière opération pourrait coûter de quelques centaines de milliers de dollars à quelques millions selon le niveau de contamination, a expliqué M. Blanchet.

Le ministère entend refiler la facture à l'entreprise, mais il prendra également une hypothèque légale sur ses actifs afin de se prémunir contre un défaut de paiement de Reliance. Le ministre ignore toutefois la valeur des actifs de l'entreprise puisque son ministère ne pouvait avoir accès à cette information avant de déposer un avis d'hypothèque légale. Il espère éviter d'en arriver là, précisant que son premier choix demeure que l'entreprise paie la note.

Le ministre estime que les propriétaires de l'entreprise n'avaient pas de mauvaises intentions, mais qu'ils n'étaient pas à la hauteur des responsabilités qui leur incombaient. « Je n'ai pas senti de mauvaise volonté, j'ai senti une incapacité. »

M. Blanchet insiste sur la priorité accordée par son gouvernement à la sécurité des citoyens. « Si l'on doit intervenir et assumer des coûts dans la perspective de la sécurité des gens, oui on va le faire », explique-t-il.

M. Blanchet prévient que le gouvernement n'a pas l'intention d'assumer la responsabilité de tous les sites pollués par des entreprises. « La plupart des entreprises, lorsqu'avisées d'une non-conformité, se conforment, précise-t-il. Et, le ministère de l'Environnement ne va pas prendre le contrôle de toutes les entreprises qui doivent disposer de produits contaminants. »

Avertissements répétés

Le 26 mars dernier, plus de 1000 litres d'huile et d'eau huileuse présentant une importante concentration de BPC se sont déversés sur le site. Même si elle a reçu plusieurs avis de non-conformité de la part du ministère, l'entreprise n'a pas nettoyé les lieux, ni éliminé ces matières. Le public, lui, n'a été mis au courant qu'à la fin août du problème.

Devant l'inertie de Reliance, le gouvernement lui a donné un ultimatum. Reliance a finalement accepté de respecter l'ordonnance du ministère de l'Environnement concernant le nettoyage du site. Elle devait présenter un plan préliminaire pour sécuriser les lieux et planifier l'élimination des matières dangereuses. Plan qui a été accepté par le ministère, avec beaucoup de scepticisme. Les derniers événements semblent lui donner raison.

D'après les informations de Martine Biron

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