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Les JO aideront l'économie nippone qui se redresse

Les JO aideront l'économie nippone qui se redresse

Les chiffres de la croissance japonaise pour le trimestre avril-juin ont été révisés en nette hausse lundi en raison d'une amélioration de l'investissement, l'expansion économique ressortant à 0,9 % par rapport au trimestre précédent, a annoncé le gouvernement.

La hausse du produit intérieur brut (PIB) avait d'abord été estimée à 0,6 %.

Les chiffres révisés donnent une croissance annualisée de 3,8 % au lieu d'une estimation initiale de 2,6 %. Les économistes anticipaient en moyenne un rythme de 3,7 %.

Ce troisième trimestre consécutif de croissance confirme que la reprise économique est en marche au Japon, et suffisamment solide pour supporter une augmentation de la taxe de vente destinée à réduire le déficit des finances publiques, même si l'entourage du premier ministre, Shinzo Abe, assure que la décision n'a pas encore été prise.

L'annonce est intervenue quelques heures après l'attribution à Tokyo de l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2020, qui selon le gouvernement viendra renforcer la croissance de la troisième économie mondiale.

La décision du Comité international olympique et la révision à la hausse des chiffres du PIB ont fait gagner 2,48 % à la Bourse de Tokyo lundi, l'indice Nikkei signant sa meilleure clôture depuis le 6 août.

L'investissement, en particulier, a été revu en hausse à +1,3 % sur avril-juin au lieu d'un tassement de 0,1 % annoncé en première estimation, marquant ainsi sa première progression en six trimestres.

« Les entreprises remplacent de vieux équipements et c'est cela qui explique la forte révision à la hausse du PIB », juge Hiroaki Muto, économiste chez Sumitomo Mitsui Asset Management Dans ce contexte, le gouvernement pourra procéder à la hausse de la taxe de vente comme prévu. »

D'autres données montrent que les prêts accordés par les banques ont augmenté de 2 % sur les 12 mois à fin août, leur plus forte hausse depuis plus de quatre ans, ce qui va dans le sens de nouvelles dépenses d'investissement des entreprises.

Vers une décision sur la taxe de vente

Le Japon est sorti de récession en 2012 et les indicateurs économiques de cette année confirment les résultats des « Abenomics », autrement dit la politique de relance du gouvernement Abe couplée aux mesures de soutien agressives de la Banque du Japon.

Sur les trois premiers mois de l'année, la croissance avait atteint 4,1 % en rythme annualisé, tirée en grande partie par les dépenses de consommation alors que l'investissement des entreprises restait à la traîne.

Les derniers chiffres apportent des arguments supplémentaires au gouvernement pour relever la taxe de vente de trois points, à 8 %, en avril prochain, avant une nouvelle majoration à 10 % programmée pour 2015.

L'équipe de Shinzo Abe voit dans une mesure nécessaire pour redresser les finances publiques, mais ses détracteurs affirment que l'économie est encore trop faible pour en supporter le coût.

« Il y a de nouveaux signes positifs » qui plaident pour la hausse de la taxe de vente, a affirmé le ministre de l'Économie, Akira Amari, aux journalistes après la révision à la hausse du PIB et l'obtention des JO 2020.

Son collègue des Finances, Taro Aso, est lui favorable à une taxation accrue de la consommation, mais c'est Shinzo Abe qui aura le dernier mot et le premier ministre se montre plus prudent, dans la crainte que cette mesure fasse dérailler la reprise.

Une enquête publiée lundi par le gouvernement montre d'ailleurs une détérioration du climat des affaires dans le secteur des services en août pour le cinquième mois consécutif.

Etsuro Honda, un conseiller de Shinzo Abe hostile au relèvement de la taxe de vente, a affirmé que cette mesure risquerait de replonger le pays dans la déflation.

« Le Japon est en train de sortir enfin de la déflation, mais ce n'est pas encore gagné. L'économie n'est pas encore en phase de reprise autonome », a-t-il dit à Reuters lundi.

Shinzo Abe devrait, selon son entourage, prendre sa décision le 1er octobre, jour de la publication de l'enquête « Tankan » de la Banque du Japon sur le sentiment des entreprises.

Le ministère de l'Économie assure que le gouvernement est prêt à lancer un programme de dépenses de plus de 2000 milliards de yens (20,9 milliards de dollars canadiens) pour amortir l'impact de la hausse de la taxe de vente.

Reuters

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