Répondant à une requête du HuffPost britannique, en accord avec la loi sur la liberté d'information, les autorités de la Chambre des Communes ont en effet découvert que des utilisateurs du réseau du Parlement, dont les députés et leurs employés, ont tenté à plusieurs reprises, entre mai 2012 et juillet 2013, d'accéder à des sites classés pornographiques.
Selon les données officielles recueillies, les tentatives d'accès à ces sites via le réseau parlementaire ont atteint des niveaux impressionnants: 114 844 en novembre 2012 et 55 552 en avril 2013. Pour rappel, on estime qu'environ 5000 personnes travaillent au Parlement.
Cependant, les chiffres varient grandement puisque le nombre de tentatives au mois d'avril 2013 a été plus que divisé par deux le mois suivant avec 18 436. Il devait y avoir sûrement beaucoup de lois à étudier ce mois-là...
La faute aux pop-ups?
A la lueur de ce chiffres, des parlementaires ont déclaré que ces données étaient artificiellement gonflées puisque les sites rafraîchissaient leurs pages de manière automatique. Par ailleurs, les pop-ups et les contenus associés, comme les vidéos et les images, pouvaient aussi avoir des conséquences sur le nombre d'accès enregistré.
Cette information tombe au moment où le premier ministre David Cameron fait du forcing pour que soit adopté un nouveau système d'accès aux sites pornographiques.
» Découvrez ci-dessous le détail des tentatives d'accès à des sites pornographiques sur le réseau parlementaire:
mai 2012 : 2141
juin 2012 : 2261
juillet 2012 : 6024
août 2012 : 26.952
septembre 2012 : 15.804
octobre 2012 : 3391
novembre 2012 : 114.844
décembre 2012 : 6918
janvier 2013 : 18.494
février 2013: 15
mars 2013 : 22.470
avril 2013 : 55.552
mai 2013 : 18.346
juin 2013 : 397
juillet 2013 : 15.707
Une porte-parole de la Chambre des Communes a elle aussi estimé que les statistiques ne prouvent pas qu'un utilisateur "a tenté" d'accéder à un site pornographique, car "un utilisateur peut accéder à un site contenant des liens optionnels ou automatiques vers d'autres sites, ce qui est malgré tout enregistré comme une requête."
Néanmoins, la porte-parole a refusé de réagir à l'affirmation selon laquelle de tel "pop-ups" ne seraient pas apparus sur des sites tout public. Par ailleurs, la porte-parole n'a pas été en mesure d'expliquer comment les chiffres pourraient varier de manière drastique d'un mois sur l'autre. "Nous n'allons pas restreindre la possibilité qu'ont les Parlementaires de poursuivre leurs recherches", a-t-elle ajouté.
Sites de rencontres extra-conjugales
Ces données paraissent peu après que soit révélée l'information selon laquelle des sites de rencontres extra-conjugales auraient reçu jusqu'à 52.000 visites en sept mois sur le réseau du Parlement.
Pour des raisons de "sécurité informatique", les parlementaires ont par ailleurs refusé de révéler avec exactitude ce que les serveurs jugent "pornographique".
Matthew Sinclair, chef du parti Taxpayer's Alliance, a déclaré à nos collègues britanniques du Huffpost: "Ces données montrent qu'un grand nombre de personnes travaillant au Parlement passent beaucoup trop de temps sur des sites n'ayant aucun rapport avec leur emploi."
"Internet peut être un précieux outil pour les députés et leurs employés quand il s'agit d'étudier les législations du Gouvernement, cependant les contribuables attendent de leurs députés qu'ils se penchent sur leur travail plutôt que de passer leur temps à surfer sur des sites douteux."
"Il est important de rendre ces données publiques afin que les contribuables puissent savoir exactement à quoi est utilisé le temps pour lequel ils paient."
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