L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) a suspendu les négociations avec le gouvernement concernant la rémunération de certains nouveaux services en pharmacie.
L'Association affirme qu'à compter du 3 septembre, les pharmaciens seront contraints de facturer les services en question aux patients.
Les deux parties négociaient les honoraires que doivent toucher les pharmaciens pour de nouveaux services qu'ils devraient dispenser à partir du 3 septembre, afin de libérer les médecins et désengorger le système de santé.
Sept services devaient être offerts, mais la liste a été réduite à trois soit :
l'évaluation du besoin d'un médicament pour le traitement de certains problèmes de santé mineurs comme les feux sauvages, les allergies saisonnières, les infections urinaires, par exemple;
l'évaluation du besoin d'un médicament dans les cas où aucun diagnostic n'est requis;
le service de prise en charge de l'ajustement pour atteindre une cible thérapeutique.
Or, dans le cas du troisième service, pour vérifier l'atteinte d'une cible thérapeutique, un pharmacien doit parfois procéder à des tests en pharmacie, dont celui de la glycémie à l'aide d'un glucomètre ou celui du temps de prothrombine à l'aide d'un coagulomètre portable, pour les gens qui prennent des anticoagulants.
C'est sur ce dernier point que les discussions ont été suspendues, rapporte l'association. Le président de l'association Jean Thiffault a relaté que les pharmaciens réalisaient déjà de tels tests depuis près de 10 ans, en faisant payer les patients, et que le ministère a « soudainement » décidé qu'ils ne pourraient plus les faire.
Cette volte-face aura pour effet de retourner des milliers de patients dans les laboratoires du réseau public ou privé.
L'Association a adressé une lettre au ministre de la Santé, Réjean Hébert, lui demandant de clarifier la situation quant à l'exécution des tests effectués par les pharmaciens.
Au total, seulement 40 % des Québécois auront accès aux consultations gratuites en pharmacie, parce qu'ils n'ont pas d'assurance privée et sont couverts par l'assurance médicaments. Pour les 60 % restants, il est impossible de dire à l'heure actuelle qui, du patient ou de l'assureur, va payer la note.
Mercredi, l'ancien ministre de la Santé Yves Bolduc a indiqué que les nouveaux pouvoirs des pharmaciens coûteraient 100 millions de dollars à l'État.
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