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Braids : floraison électro (ENTREVUE)

Braids : floraison électro (ENTREVUE)
Austin Tufts/Tam Vu

Braids avait suscité un bel intérêt à l’égard de leur premier disque Native Speaker en 2011. Le quatuor montréalais (originaire de Calgary), désormais réduit au trio, propose mardi Flourish // Perish, un album électro empreint de finesse et de fragilité.

Sur la pochette de l’encodé, une sphère opaque se tient en apesanteur au-dessus de la mer. Dans un sens, le futur s’est incrusté dans la nature. Métaphore peut-être à la démarche du groupe qui s’est laissé charmer par la musique électronique, un univers que les trois jeunes artistes ont investi avec le plus grand des plaisirs, aux dires du batteur Austin Tufts.

« On a fait quelques longues tournées et plusieurs musiciens qui collaboraient avec nous provenaient du monde de la musique électronique, ou manifestaient du moins un intérêt marqué pour le genre. Progressivement, ils nous ont fait connaitre de nombreux autres artistes et des sons jamais entendus. Ça nous a beaucoup allumé. Nous avons réalisé l’énorme liberté de l’électronique. Nous avons été inspirés par des musiciens comme Stephen Bodzin (DJ et producteur allemand) et Max Cooper (Irlandais basé à Londres). »

D’après Tufts, son trio aime beaucoup chercher de nouvelles sonorités. L’idée d’explorer la musique électronique est donc venue assez naturellement pour les membres du collectif : « Pendant un an et demi nous avons essayé plein de trucs sans vraiment avoir découvert exactement LA formule qui nous convenait. Mais nous savons aussi que la perfection n’existe pas. La recherche et la création, ce sont des processus qui ne finissent pratiquement jamais. C’est un cheminement quasi interminable. L’important c’est de s’approcher des roots of our being en sachant quand il est temps de s’arrêter. C’était une sorte de body of work. Il y a des artistes qui s’enfoncent là-dedans et qui ne produisent jamais rien. Ils ne font que fouiller, essayer, recommencer. Nous on voulait un album, alors après un certains temps on a enregistré 15 chansons, dont une dizaine se retrouvent sur Flourish // Perish. »

Délicatesse au garage

L’album a été enregistré à Montréal, dans un garage réaménagé pour les besoins de la cause à l’hiver 2012. Aucun musicien invité; aucune autre personne pour la réalisation. Raphaelle Standell-Preston (la chanteuse à la voix riche et sensible), Austin Tufts et Taylor Smith ont à peu près tout fait seuls de ce Flourish // Perish qui n’a rien pourtant rien à voir avec la musique de rock garage habituelle : interprétations vocales vulnérables, arrangements délicats, réverbérations, flottaisons, introspections, contrastes, appels lointains et battements émotifs de toutes sortes, à commencer par les murmures de synthétiseurs et les spasmes de batterie numérique.

D’une certaine façon, Flourish // Perish serait une suite à Native Speaker (enregistré live), qui était plus accessible, mais qui possédait néanmoins un son singulier. Un album que l’on a souvent décrit comme pop-art-rock. Le tout dernier disque n’en est pas totalement différent, mais il s’est vu estampé d’un sceau résolument électro. Et exit les guitares cette fois-ci.

Ça sonne plus vent du nord, plus scandinave, plus contemplatif, plus lumière au ras du sol avec ciel ennuagé. Des passages font penser au travail du Norvégien Nils Peter Molvaer, la trompette en moins. Le chant, lui, rappelle parfois les moments calmes de Björk, comme sur la pièce In Kind.

Changement de décor

Pour la suite, une tournée en Europe à la fin du mois d’août ; une autre escapade aux États-Unis à l’automne puis plusieurs concerts au Canada et dans la Belle Province, dont les villes de Québec et Montréal.

« Nous serons très occupés pour les prochains mois. Entre janvier et avril par contre, nous aurons du temps. Je pense que ce sera l’occasion idéale pour travailler sur le troisième album. Nous aimerions mettre le studio dans un van et partir pour le désert de l’Arizona. L’atmosphère du désert, avec ses montagnes rouges et ses grands espaces mythiques, serait très inspirante. Tout ceci est encore à l’étape du rêve, mais nous y pensons beaucoup. Nous voulons un changement d’environnement pour ce disque qui devrait se retrouver quelque part entre Native Speaker et Flourish // Perish. Et nous reviendrons certainement aux guitares… »

Flourish // Perish, une jolie expression de vulnérabilité. L’album sort le 20 août.

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