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Des milliers de Tunisiens à l'enterrement de l'opposant assassiné Brahmi

Des milliers de Tunisiens à l'enterrement de l'opposant assassiné Brahmi

Les obsèques de l'opposant Mohamed Brahmi, assassiné jeudi, ont attiré des milliers de personnes dans les rues de Tunis, samedi.

Enveloppé du drapeau national et escorté par des voitures militaires, le cercueil a quitté le domicile du défunt, à l'Ariane, à une dizaine de kilomètres au nord de la capitale.

Un important dispositif de sécurité a été déployé sur le parcours de la procession vers le cimetière d'El Jellaz à Tunis.

Il a été mis en terre à la mi-journée dans « le carré des martyrs » au côté de Chokri Belaïd, un autre opposant de gauche assassiné en février dernier.

Ces obsèques ont eu lieu dans un climat de tension extrême. Tôt samedi, un véhicule de la Garde nationale a été la cible d'un engin piégé, près de Tunis. L'explosion n'a pas fait de victimes.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un homme de 45 ans a été tué à Gafsa dans le centre-ouest du pays lors d'une manifestation de protestation contre l'assassinat de Mohamed Brahmi.

Crise politique?

Au moins 43 députés de différentes obédiences politiques ont annoncé leur retrait de l'Assemblée nationale constituante (ANC), en signe de protestation contre l'assassinat de M. Brahmi, rapportent des médias tunisiens.

Les députés ont également annoncé leur ralliement à ce qu'ils ont appelé « un mouvement militant pour dissoudre l'ANC ».

Par ailleurs, l'agence Reuters rapporte que la police a utilisé samedi des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants près du siège du Parlement à Tunis. Les protestataires veulent la dissolution de l'Assemblée.

Les protestataires ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre et il y a eu plusieurs blessés.

Des contre-manifestants favorables aux islamistes se sont rassemblés non loin de là en dénonçant une tentative de coup d'État.

Retour sur l'assassinat de Brahmi

Mohamed Brahmi, député et chef d'un parti de l'opposition tunisienne, a été assassiné jeudi à Tunis. En colère, des centaines de manifestants ont incendié la même journée les locaux du parti islamiste Ennahda à Sidi Bouzid.

Mohamed Brahmi était connu pour ses critiques virulentes envers le mouvement islamiste Ennadha, présentement au pouvoir.

L'opposant de 58 ans a été atteint de plusieurs balles devant son domicile dans le secteur d'Ariana. Selon des témoins, il a été abattu par deux hommes à moto.

Le gouvernement tunisien a désigné directement les islamistes extrémistes liés à Al-Qaïda comme responsables de l'assassinat du député Brahmi. Plus tôt, les regards s'étaient braqués vers le mouvement Ennadha. Des avocats et des représentants de la société civile, notamment, ont accusé les islamistes au pouvoir d'être responsables de l'assassinat.

Il s'agit du deuxième assassinat d'un homme politique en Tunisie depuis la chute du président Ben Ali.

Le 6 février dernier, Chokri Belaïd, l'un des responsables de l'opposition laïque, avait été abattu devant son domicile dans la capitale tunisienne. L'attentat serait l'uvre d'un membre d'un groupe salafiste radical, selon la police.

Avec Al Chourouk (Tunisie)

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