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Assassinat d'un opposant tunisien : le gouvernement islamiste accuse un salafiste d'Al-Qaïda

Assassinat d'un opposant tunisien : le gouvernement islamiste accuse un salafiste d'Al-Qaïda

Le gouvernement tunisien désigne directement les islamistes extrémistes liés à Al-Qaïda comme responsables de l'assassinat jeudi de l'opposant Mohamed Brahmi, près de Tunis.

« Les premiers éléments de l'enquête ont montré l'implication de Boubaker Hakim, un élément salafiste extrémiste », a déclaré vendredi Lotfi Ben Jeddou, ministre de l'Intérieur.

M. Ben Jeddou a indiqué que l'homme était également impliqué dans l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, tué aussi par balle le 6 février 2013.

Le suspect Boubaker Hakim, un trafiquant d'armes né en France, est connu pour ses liens avec les djihadistes, selon le ministre de l'Intérieur. Il ferait partie d'une cellule de 14 personnes liées à Al-Qaïda et a été identifié sur la base des preuves physiques et les récits des témoins.

M. Ben Jeddou a ajouté que « l'arme utilisée pour abattre Mohamed Brahmi est la même qui a servi à tuer Chokri Belaïd ». Il s'agit d'un pistolet semi-automatique 9 mm, a précisé Lotfi Ben Jeddou.

La police a récemment fouillé la maison du suspect et y a trouvé un autre pistolet, des explosifs et 90 séries de munitions.

Colère contre le gouvernement

La déclaration du ministre intervient alors que le parti islamiste au pouvoir Ennahda est lui-même montré du doigt pour le meurtre de Mohamed Brahmi. Des centaines de Tunisiens en colère sont de nouveau sortis à Tunis pour réclamer la chute du gouvernement.

« C'est aujourd'hui qu'Ennahda doit tomber », ont crié les manifestants, syndicalistes pour la plupart.

Les manifestants se sont donné rendez-vous devant le siège de la centrale syndicale (UGTT), qui a décrété une grève générale vendredi en signe de protestation au meurtre de Mohamed Brahmi. Les protestataires ont scandé des slogans contre Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahda, le qualifiant d'« assassin ».

Jeudi, quelques heures seulement après l'attentat, des manifestations spontanées avaient éclaté dans la capitale et en province. La police les a dispersés à coup de gaz lacrymogène, notamment à Sidi Bouzid, point de départ de la révolte de 2011, qui a mené à la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali.

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