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Vers une surabondance du minerai de fer

Vers une surabondance du minerai de fer

Les géants miniers BHP Billiton , Rio Tinto et Vale ne cessent d'augmenter leur production de minerai de fer, au risque de submerger le deuxième marché mondial de matières premières.

Sur le marché du transport maritime, les prix du minerai de fer, qui ont déjà baissé de 10 % depuis le début de l'année, devraient descendre d'ici 2013 à leur plus bas niveau depuis quatre ans.

Dans le même temps, le ralentissement de l'activité industrielle en Chine, premier débouché pour ce marché, affaiblit la demande générale de minerai de fer.

Mercredi pourtant, le groupe anglo-australien BHP a annoncé une production annuelle sans précédent de 187 millions de tonnes, soit une hausse de 9 %, et il prévoit de l'accroître à

220 millions d'ici la fin 2013.

Son concurrent brésilien Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, a obtenu l'accord des autorités brésiliennes pour engager un projet de développement de sa mine de Carajas

pour un montant équivalent à 20,2 milliards de dollars canadiens.

Rio Tinto, enfin, compte poursuivre des projets d'augmentation de sa production d'au moins 10 % dans le secteur, afin de porter sa capacité annuelle à 290 millions de tonnes d'ici fin septembre.

Tabler sur des économies d'échelle

Apparemment paradoxale, cette tendance s'explique par une stratégie de « rééquilibrage » qui a pour objectif de permettre aux grands groupes d'améliorer leurs marges d'exploitation, afin d'empêcher l'entrée sur le marché de plus petits concurrents ou le lancement de nouveaux projets.

Rio Tinto et BHP sont ainsi les producteurs de minerai de fer les plus rentables au monde. À 130 $US la tonne, son cours actuel, les deux groupes bénéficient d'une marge de 80 $ par tonne.

« Les grands groupes veulent optimiser leurs économies d'échelle », explique Gavin Wendt, analyste chez MineLife. « Tant que leurs marges compenseront largement la baisse des cours du minerai de fer, ils seront gagnants. »

La stratégie de développement à tout prix de la production est néanmoins dangereuse pour les projets qui n'en sont qu'à un stade préliminaire.

Parmi les programmes menacés figurent une mine australienne financée à hauteur de 10,2 milliards de dollars canadiens par le sud-coréen Posco et un projet prévu pour 4,1 milliards

de dollars au Cameroun et au Congo par Sundance Resources.

Au sein des grands groupes, l'accroissement de la production n'est pas non plus la règle. Glencore Xstrata a ainsi annoncé la fin le mois prochain de sa production de minerai de

fer en Australie, où il cherchait depuis deux ans à s'implanter.

Reuters

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