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Lanaudière : polémique autour d'un médecin de famille

Lanaudière : polémique autour d'un médecin de famille

Le nord de Lanaudière pourrait bien perdre un de ses derniers médecins de famille. Le docteur Richard S. Morel, 68 ans, a fermé son bureau à St-Zénon le 28 juin, refusant de suivre un stage de perfectionnement de trois mois pour mettre ses connaissances à jour.

Un texte de Marc Verreault

Le docteur Morel soutient qu'il ne peut pas fermer son bureau trois mois et investir les 20 000 $ que lui coûterait son stage. À 68 ans, il se dit prêt à travailler encore de trois à cinq ans, mais ne veut plus être importuné par les représentants du Collège des médecins qui viennent régulièrement fouiller dans ses dossiers. « Moi, j'ai pas eu de plainte en plus de 20 ans », se défend-il.

Près de 1600 personnes se retrouvent maintenant sans médecin. Le docteur Morel avait des patients dans plusieurs municipalités environnantes, des patients qui doivent se tourner vers le CLSC de Saint-Michel-des-Saints, où les deux seuls médecins sont déjà débordés.

Certains doivent même tenter d'obtenir un rendez-vous dans une clinique de Joliette, à plus d'une heure de route de chez eux.

Plusieurs des patients du docteur Morel se sont réunis devant sa clinique pour dénoncer une situation qu'ils trouvent absurde. Diane Charette, de St-Zénon, se dit révoltée par la situation. Elle dit que les médecins âgées qui veulent continuer leur pratique sont découragés par le Collège des médecins. « C'est le cinquième médecin qui est mis dehors des paroisses », dit Madeleine Allard, 81 ans. La plupart à cause de l'âge ». Mme Allard raconte qu'à Joliette, on lui a dit qu'elle ne pourra pas avoir un médecin de famille avant trois ans.

Lacunes importantes

Le président du Collège des médecins, le docteur Charles Bernard, dit que des lacunes importantes ont été décelées dans la pratique du docteur Morel et c'est pourquoi on lui impose un stage de trois mois. L'objectif, c'est que les médecins soient les plus compétents possible, dit le docteur Bernard. « On ne veut pas priver personne de soin. Habituellement, on vérifie s'il y a des services disponibles, mais même à ça, je vais vous avouer que si on trouvait un médecin pratiquant dans une région très éloignée et qu'il était vraiment incompétent, on ne pourrait pas le laisser pratiquer ».

Une pétition de plus de 1500 noms appuyant le docteur Morel a été envoyée aux élus locaux ainsi qu'aux autorités gouvernementales. Le maire de St-Zénon, Eddy St-Georges, espère pour sa part que le seul médecin de famille de la région pourra continuer à recevoir des patients d'ici à ce qu'un jeune médecin prenne la relève, d'ici deux ans.

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