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Festival de jazz 2013: Belle & Sebastian, entre mystère et nostalgie (ENTREVUE)

Festival de jazz 2013: Belle & Sebastian, entre mystère et nostalgie (ENTREVUE)
Courtoisie

Sept ans. Voilà sept ans que la formation pop rock culte Belle & Sebastian n’avait pas mis les pieds dans la métropole. Et depuis ce 26 février 2006, les t-shirts turquoise de The Life Pursuit, marchandés aux spectateurs montréalais, ont bien eu le temps de se décolorer. Surtout, la voix de Stuart Murdoch et les mélodies affectueuses du groupe écossais ont manqué à leurs fans. Belle & Sebastian est donc attendu de pied ferme à la Place des Arts ce vendredi, dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.

« Nous aussi, on est content de revenir à Montréal », lance Richard Colburn en riant, lors d’une entrevue accordée au Huffington Post Québec plus tôt cette semaine. Le batteur de la formation admet d’ailleurs avoir eu besoin de se rafraîchir la mémoire en vue de cette tournée estivale. « On a fait plusieurs répétitions. On a travaillé fort, tout le monde ensemble! Je me souviens de presque toutes les chansons maintenant », dit-il, sourire dans la voix.

Nostalgie au passé comme au futur

Vrai que Belle & Sebastian s’est fait discret durant les dernières années. Son plus récent disque, Write About Love, est paru il y a déjà près de trois ans. En entrevue, Richard Colburn revient sur cet effort, où l’on entend les voix de Norah Jones et de Carey Mulligan. « Nous n’aurions pu dire à l’avance qu’elles se retrouveraient sur l’album. Nous étions surpris, et elles aussi…spécialement Carey Mulligan », relate le musicien. Pur hasard, l’actrice était à Los Angeles au même moment où le septuor enregistrait. Stuart Murdoch recherchant une nouvelle voix pour coller à la pièce Little Lou, Ugly Jack, Prophet John, s’est dit que la vedette savait peut-être chanter. Il s’est avéré que oui, même si elle ne cachait pas sa nervosité à l’idée de collaborer au projet.

Lorsqu’on demande à Richard Colburn avec qui ses confrères et lui souhaiteraient travailler, il réfléchit à quelques noms apparus au cours de diverses conversations. « C’est drôle, on commence peu à peu à parler de réalisateurs. Certains ont mentionné Nile Rodgers (Chic) et Danger Mouse (Gnarls Barkley). Disons qu’on ne dit jamais «jamais», mais je crois qu’on aimerait également collaborer avec des artistes issus du milieu électronique.», indique-t-il.

Le batteur accorde une grande importance aux enregistrements réalisés par Tony Hoffer, Write About Love et The Life Pursuit. « Je crois que ce sont mes deux albums préférés, du moins ceux où j’ai eu les plus belles expériences en studio », affirme l’artiste. Quels besoins du groupe ont pu être assouvis par Hoffer ? « Il nous a apporté la concentration nécessaire… le focus ! Autrement, c’est quelqu’un qui a toujours des idées, mais surtout qui les défend bien. S’il trouvait qu’une pièce n’allait pas dans la bonne direction, il nous expliquait pourquoi », raconte-t-il, soulignant le pouvoir de persuasion de Tony Hoffer, mais aussi son évidente connaissance musicale.

Accords et désaccords

Quelque 17 années se sont écoulées depuis les premières notes de la formation. Richard Colburn avoue que les débuts du groupe n’ont rien à voir avec ce qu’il en résulte actuellement. Les compromis paraissant plus faciles à trouver qu’auparavant, Belle & Sebastian réussit à transposer la légèreté et la joie de vivre de ses chansons au sein même du collectif. B & S agissant comme une grande famille de sept musiciens, lorsqu’on interroge le batteur sur les effets positifs et négatifs d’une telle composition, il explique l’esprit dans lequel il a évolué: « Assurément, le bon côté, c’est que le développement s’est fait dans un environnement favorisant les idées. Chaque membre a toujours exprimé ses envies, l’intellect est au rendez-vous et cela compte beaucoup ». Même si la vie de famille comporte aussi son lot d’inconvénients, le sujet considère qu’en fin de compte, « travailler ensemble, en harmonie, fait que l’on récolte ce que l’on sème ».

Le « secret » bien gardé

Si Belle & Sebastian avait toujours souhaité conserver une mystique autour de sa musique, certaines publications tentent peu à peu de mettre à nu certains traits du collectif. À cet égard, un documentaire d’une heure sur le fameux If You’re Feeling Sinister est paru cet hiver et un livre biographique, rédigé par Stuart David, romancier et ex-bassiste de la formation, devrait paraître sous peu. « C’est toujours très flatteur de savoir que l’on écrit sur nous. Personnellement, j’étais tellement concentré sur ce que je faisais que je n’avais pas réalisé tout ce qu’il y avait derrière moi… Mais MON DIEU, il s’est passé tellement de choses » s’étonne Colburn. « Stuart David est un écrivain fantastique et passionné. […] Je sais qu’il a fait des observations hilarantes, il a d’intéressants points de vue à présenter à notre sujet.

Est-ce que le septuor aurait pu récolter le même succès et se démarquer autant s’il était né aujourd’hui, dans un contexte d’abondance et de surexposition d’artistes? « C’est une excellente question et pour être honnête, je ne pourrais en être certain », mentionne le musicien. N’accordant qu’un minimum d’entrevues et ne diffusant que très peu de photos réelles de groupe à ses débuts, les membres de Belle & Sebastian poursuivent simplement l’envie de laisser parler leur musique d’elle-même…

Le collectif n'avance rien de précis sur la conception d'un prochain album. Cela dit, les adeptes de B & S pourront mettre la main sur The Third Eye Centre, une compilation de morceaux rares, le 27 août.

Belle & Sebastian – 5 juillet, 19h30 - Salle Wilfrid-Pelletier

EN IMAGES:

Festival de jazz: 4 juillet 2013

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