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Adli Mansour à la tête de l'Égypte

Adli Mansour à la tête de l'Égypte

Pendant qu'un calme relatif revenait dans les rues du Caire et de l'Égypte, et que le nouveau président Aldi Mansour était assermenté, les forces de sécurité égyptienne ont arrêté le chef et guide suprême des Frères musulmans, jeudi.

Le juge égyptien Adli Mansour est assermenté en tant que président intérimaire, en remplacement du président islamiste déchu, Mohamed Morsi, après avoir prêté serment comme président de la Haute Cour constitutionnelle.

Adli Mansour a été assermenté lors d'une cérémonie diffusée en direct à la télévision.

Des avions militaires ont survolé la capitale égyptienne à plusieurs reprises, quelques minutes avant l'investiture du président par intérim. Le nouveau président a soutenu la destitution de M. Morsi et le mouvement de contestation populaire au cours de son discours d'investiture. « Je salue le peuple égyptien qui a rectifié le 30 juin [jour des plus fortes manifestations anti-Morsi] le cours de sa glorieuse révolution », engagée début 2011 avec le renversement du président Hosni Moubarak.

M. Mansour a effectué une profession de foi envers les divers éléments de la société qui l'ont porté au pouvoir. Il a ainsi rendu hommage à l'armée, « conscience de la nation » qui « n'a pas hésité un moment pour répondre à l'appel du peuple », à la presse « courageuse et libre » qui « éclaire la route du peuple et révèle les méfaits de l'ancien régime ».

Quatorze chasseurs en formation ont ainsi sillonné le ciel brumeux du Caire puis neuf autres, munis de fumigènes aux couleurs nationales, les ont suivis à basse altitude, tandis que des appareils à hélices passaient plus haut.

Le président Mohamed Morsi, destitué mercredi, est depuis placé en détention à domicile dans un endroit gardé secret.

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Le décret militaire stipule que M. Mansour agira comme président intérimaire en attendant l'élection d'un nouveau président. La date de l'élection n'a pas encore été annoncée.

Mandat d'arrêt contre le chef des Frères musulmans

Recherché depuis le début de la journée, le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, a été arrêté dans la ville de Marsa Matrouh, dans le nord du pays près de la frontière libyenne. Les forces de sécurité ne croient pas qu'il tentait de fuir le pays.

Le parquet égyptien avait lancé des mandats d'arrêt à l'encontre de Mohammed Badie et de son adjoint Khaïrat al Chater, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires et militaires.

Homme d'affaires fortuné, Khaïrat al Chater est considéré comme le principal stratège politique de la confrérie. Il était le premier choix du mouvement islamiste pour l'élection présidentielle de 2012, mais des antécédents judiciaires l'ont contraint à s'effacer au profit de Mohamed Morsi.

Les deux hommes étaient recherchés pour incitation à la violence dans l'enquête sur les heurts qui ont fait huit morts cette semaine devant le siège cairote de la confrérie.

Outre M. Morsi, une dizaine de ses plus proches collaborateurs ont été placés en détention à domicile.

Destitution de Morsi saluée par la presse

La presse égyptienne, gouvernementale et indépendante, salue jeudi dans son ensemble comme « légitime » la déposition par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi après de vastes manifestations réclamant son départ, à l'exception du journal des Frères musulmans. « Victoire pour la légitimité populaire », titrait le quotidien gouvernemental al-Gomhouria, en mettant en Une une photo du chef de l'armée et nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, sous une autre de la foule des anti-Morsi place Tahrir.

« Le président chassé par la légitimité populaire », faisait écho un autre titre gouvernemental, al-Ahram. La presse indépendante, largement favorable à l'opposition au président Morsi, soulignait, comme le quotidien al-Chorouq, « la victoire de l'armée et du peuple », et al-Masry al-Youm titrait: « l'Égypte est de retour ».

Horreya al-Adala, le journal du parti de la liberté et de la justice, émanation des Frères musulmans, ignorait de son côté la déposition du président, et faisait sa une sur les manifestations islamistes « de soutien à la légitimité » de Morsi, et sur ses dernières déclarations proposant un gouvernement de consensus.

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