Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Un retour sur les chantiers au goût amer à Québec

Un retour sur les chantiers au goût amer à Québec

L'adoption par l'Assemblée nationale d'une loi spéciale, qui met fin à la grève dans le secteur de la construction, permet mardi matin la reprise des travaux sur quelque 200 chantiers de la région de Québec, dont celui de l'amphithéâtre.

Ce dernier, le chantier de l'aéroport international Jean-Lesage et celui des éoliennes de la Seigneurie de Beaupré étaient paralysés depuis deux semaines.

La grève a entraîné des pertes importantes pour certains chantiers : un million de dollars par semaine pour l'amphithéâtre et un million de dollars par jour pour la Seigneurie de Beaupré.

Des travailleurs résignés

La reprise du travail ne se fait cependant pas dans la bonne humeur. Plusieurs travailleurs semblent résignés.

« C'est pas drôle de rentrer de reculons de même. J'ai hâte de voir ça va être quoi la réaction des autres gars aussi. Pour moi, on est pas mal tous dans le même bateau, on est tous dans la même pensée », a déclaré un travailleur à son arrivée sur le chantier de l'amphithéâtre.

Le sentiment général semble être le même pour plusieurs travailleurs sur ce chantier. « On rentre un peu de reculons, mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse? Il faut recommencer à travailler, il faut payer les comptes », lance un autre travailleur.

La loi 54 force les 77 000 travailleurs en grève du secteur institutionnel, commercial et industriel de la construction à retourner au travail. Elle prévoit aussi une majoration des taux de salaire de l'ordre de 2 %.

Rappelons que la loi spéciale ne fixe les conditions de travail que pour une année. Le gouvernement et les partis d'opposition souhaitent que les négociations permettent de régler à plus long terme les relations de travail pour les secteurs industriel, commercial et institutionnel.

La loi spéciale, la loi 54, prévoit un renouvellement des conventions collectives qui ont expiré le 30 avril 2013, jusqu'au 30 juin 2014, afin de permettre aux parties de continuer les négociations.

Agnès Maltais satisfaite

La ministre du Travail a dit être satisfaite de la reprise des activités sur les chantiers québécois. Agnès Maltais continue d'affirmer qu'une loi spéciale était nécessaire pour régler le conflit dans le milieu de la construction.

« Écoutez, une loi de retour au travail, ça ne se fait pas de gaité de cur et ça ne fait pas des travailleurs heureux. La situation était rendue toutefois tellement dure, c'était tellement cristallisé comme position entre patron et syndicat qu'on n'avait plus le choix », a-t-elle affirmé.

La ministre Maltais avance que la loi est juste, malgré son caractère exceptionnel, et qu'elle aurait dû assurer la paix sur les chantiers plus longtemps.

« Ce qu'il faut maintenant, c'est de s'assurer de la stabilité dans le milieu de la construction et qu'on ne soit pas en grève dans un an. Moi, de savoir que dans un an, on peut à nouveau être en grève, ça m'effraie plus que de savoir qu'une convention collective aurait été renégociée par exemple deux ans, ce qui est le compromis que je proposais. »

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.