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Des séquelles au cerveau pour les enfants abusés

Des séquelles au cerveau pour les enfants abusés

Des changements dans l'architecture du cerveau se produisent chez les enfants victimes de sévices sexuels ou émotionnels, affirment des chercheurs allemands, américains et canadiens.

Selon le professeur Jens Pruessner de l'Université McGill et ses collègues, ces changements reflètent la nature même de la maltraitance.

La psychiatrie a déjà établi que certains traumatismes subis durant la petite enfance augmentent le risque de maladie mentale à l'âge adulte. Ainsi, les jeunes victimes de mauvais traitements souffrent souvent de troubles psychiatriques graves et de dysfonction sexuelle.

Les auteurs de ces travaux publiés dans l'American Journal of Psychiatry ont découvert des particularités neurologiques à l'origine de ce phénomène.

Explications

Les cerveaux de 51 femmes adultes victimes de diverses formes de mauvais traitements durant leur enfance ont été analysés à l'aide d'examens d'imagerie par résonance magnétique.

Les chercheurs ont ainsi mesuré l'épaisseur de leur cortex cérébral, structure responsable du traitement de toutes les sensations. Ils ont constaté qu'il existe une corrélation entre certaines formes de sévices et l'amincissement du cortex, particulièrement dans les régions du cerveau qui interviennent dans la perception de l'abus ou le traitement de l'information qui y est associé.

Ces résultats montrent donc que les champs de la représentation corticale sont parfois plus petits à la suite de certaines expériences sensorielles éprouvantes.

Un mécanisme aux effets pervers

L'amincissement de certaines régions du cortex cérébral pourrait résulter de l'activité des circuits inhibiteurs. Cette activité serait en quelque sorte un mécanisme de protection du cerveau qui permet à l'enfant d'occulter l'expérience initiale, mais qui peut entraîner des problèmes de santé plus tard dans la vie.

La professeure Christine Heim, de l'Institut de psychologie médicale de l'Hôpital universitaire de la Charité, en Allemagne, et des collègues américains des universités Emory et de Miami ont également participé à cette recherche.

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