Le président russe Vladimir Poutine affirme que les missiles sol-air S-300 n'ont pas encore été livrés à Damas, laissant planer un doute quant à l'affirmation de Bachar Al-Assad.
Le président syrien avait laissé entendre la semaine dernière, pendant une entrevue à la télévision du Hezbollah libanais, qu'une première livraison de matériels russes était arrivée en Syrie. Une source militaire russe avait démenti cette information, mais Moscou a indiqué à plusieurs reprises que les contrats signés avec Damas seraient honorés.
Selon le Wall Street Journal, un contrat lie Moscou et Damas sur la livraison de missiles S-300 PMU-2 depuis 2010. Le contrat a été conclu avant le début de la crise syrienne, en mars 2011. Toujous selon le quotidien new-yorkais, le contrat portait sur la livraison de quatre batteries, six lanceurs et 144 missiles d'une portée de 200 km.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a déjà justifié la livraison des missiles à Damas en estimant qu'ils visaient à dissuader toute ambition d'intervention extérieure dans le conflit.
À l'instar de son vice-ministre, Vladimir Poutine a justifié les ventes d'armes au régime syrien mardi, lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet bilatéral avec l'Union européenne, tout en déplorant la fin de l'embargo européen sur les ventes d'armes à destination de la Syrie.
La semaine dernière, le principal groupe d'opposition syrien, la Coalition nationale syrienne, a demandé à l'Union européenne de fournir rapidement des armes sophistiquées aux rebelles qui combattent sur le terrain.
L'embargo européen sur les ventes d'armes à la Syrie a été levé la semaine dernière, les membres de l'Union européenne n'étant pas parvenus à un accord sur sa reconduction. L'embargo est donc arrivé à échéance le 1er juin.
D'autre part, le président russe a ironisé sur la sécurité des participants russes à la conférence sur la Syrie baptisée Genève-2, soutenant que les rebelles syriens qui doivent y participer « éventrent et mangent » leurs ennemis.
« Les chaînes de télévision ont montré des membres de l'opposition armée qui éventraient leurs ennemis morts et mangeaient leurs organes. J'espère qu'il n'y aura pas de participants comme ça à Genève-2, parce que sinon j'aurai du mal à assurer la sécurité des participants russes, et il sera difficile de prendre part au travail avec eux », a déclaré M. Poutine.