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Le départ d'un modèle

Le départ d'un modèle

Pour bien des Québécois, la retraite d'Alexandre Despatie signifie le départ d'un des meilleurs athlètes internationaux des dernières années. Mais pour les autres plongeurs, c'est un mentor qui tourne la page.

« Il m'a appris à toujours me battre pour ce que je veux, a commenté la Québécoise Jennifer Abel, médaillée de bronze au 3 m synchro avec Émilie Heyman aux Jeux de Londres. On l'a vu dans les dernières années, en 2008 quand il s'est cassé le pied, en 2012 quand il s'est blessé à la tête. Il s'est toujours battu pour ses objectifs. »

« On le voyait s'entraîner tous les jours. Il est toujours à la recherche de la perfection. Je le vois comme un super héros, car il a prouvé que rien n'est impossible, tellement il a été blessé souvent », d'ajouter Roseline Filion, également médaillée de bronze aux JO de Londres, au 10 m synchro dans son cas, avec Meaghan Benfeito.

« Il m'a vraiment beaucoup aidé quand j'ai commencé à faire du 10 m. De voir qu'il est perfectionniste, ça m'a aidé. C'est aussi un ami incroyable. Il a un grand cur et si je peux faire la même chose que lui pour les plus jeunes, ça me fera plaisir », a raconté Benfeito.

Les Filion, Benfeito et Abel, jadis des noms de la relève, font maintenant figure de vétéranes de l'équipe canadienne de plongeon, avec la retraite de Despatie et d'Émilie Heymans plus tôt cette année. Est-ce à dire que la pression repose sur leurs épaules?

« Même s'il était là, on avait la pression de gagner, rappelle Benfeito. On va encore devoir gagner des médailles maintenant qu'ils ne sont plus là. Mais si on continue à travailler comme on le faisait, on va en gagner. »

Une journée en arc-en-ciel

Si la retraite peut être vue comme une journée sombre la fin d'une époque, ce n'est pas le cas pour Despatie. Il a lui-même affirmé clairement qu'il avait d'autres plans en tête (une carrière à la télévision, a-t-il dit) et pour cette raison, certains voient son annonce comme le début d'une époque.

« C'est une journée spéciale, a lancé Arturo Miranda, ancien partenaire et entraîneur de Despatie. C'est triste et heureux en même temps. C'est triste, car un grand plongeur met fin à sa carrière, mais c'est heureux, car il sait ce qu'il veut faire ensuite. Souvent, des athlètes ne savent pas quoi faire. Mais il sait ce qu'il veut. »

« On a eu une carrière parallèle, a estimé Heymans. On a fait les Jeux du Québec ensemble en 1993, puis nos derniers Jeux olympiques ensemble. On a vécu de beaux moments. Mais je suis contente pour lui, car c'est une décision réfléchie, pas un coup de tête. »

Si les intervenants du milieu se réjouissent pour Despatie, on reconnaît toutefois que les prochaines années seront difficiles sur la scène internationale du côté masculin.

« Ça fera un gros trou dans la performance internationale pendant 4-5 ans, croit l'entraîneur Michel Larouche. En 2020, on devrait bien faire. On a de jeunes enfants de 12 ans qui sont là, qui ont beaucoup de potentiel. Auront-ils l'environnement qui fera en sorte qu'ils deviendront de futurs Alexandre Despatie? On le souhaite. »

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