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Le boycottage des pêcheurs de homard des maritimes se ressent jusqu'aux Îles de la Madeleine

Le boycottage des pêcheurs de homard des maritimes se ressent jusqu'aux Îles de la Madeleine

Les pêcheurs de homard des quais d'Escuminac et de Pointe-Sapin, au Nouveau-Brunswick, mécontents des prix offerts pour leur prise, n'ont pas l'intention de retourner en mer avant lundi. Ils ont décidé dans une proportion de 95 % de rester à quai. Leurs homologues de Néguac ont décidé d'emboîter le pas.

Samedi, les pêcheurs ont bloqué temporairement l'accès à des camions remplis de homards en provenance des Îles de la Madeleine. Le maire des Îles, Joël Arsenault, qualifie ces moyens de pression d'inadmissibles et d'inacceptables.

« Si les pêcheurs doivent mener un combat ensemble, ils doivent le faire par la négociation et par l'établissement de consensus, et non pas en prenant en otage des cargaisons de homard qui sont attendues pour livraison dans les marchés », a-t-il laissé entendre.

Ils ne sont pas les seuls à dénoncer la situation. À l'Île-du-Prince-Édouard, 800 pêcheurs ont manifesté jeudi matin devant les bureaux du ministère des Pêches et des Océans du Canada à Charlottetown.

« On demande 4 $, parce qu'à 4 $ on ne fait pas de la grosse argent, on fait juste une vie. À 3 $, on va dans le trou », a lancé Elmer Martin, un pêcheur du quai d'Escuminac.

Les pêcheurs de la région reprochent aussi aux usines de transformer du homard provenant de l'extérieur. « Si les acheteurs peuvent payer pour transporter du homard ici, ils pourraient leur donner au moins un prix de plus que ce qu'ils ont », estime Michel Richard, de l'Union des pêcheurs des Maritimes.

En Nouvelle-Écosse, 90 pêcheurs ont décidé de rester à quai lors d'une réunion, mercredi, à Antigonish. Ils se voient offrir 3,75 $ la livre pour le homard de conserve et 4 $ pour le homard du marché.

« On est vraiment déçu du prix qu'on a pour nos homards : 3,75 $, ça ne fait pas notre affaire pour même [payer] nos coûts de pêche. Ils nous ont dit tout l'hiver que si les débarquements étaient éparpillés et qu'il n'y avait pas de [surplus] et si on pouvait réduire nos débarquements, que ça pourrait élever le prix. J'usqu'à [présent], on a une diminution de 30 % à 40 % dans nos débarquements, et les prix sont à la baisse », déplore Léonard LeBlanc, représentant de la coalition des pêcheurs néo-écossais du golfe.

Les pêcheurs réclament des explications

Les pêcheurs ne comprennent pas pourquoi les prix sont si différents d'une région à l'autre, explique Christian Brun. de l'Union des pêcheurs des Maritimes. « Ils cherchent des explications des usines, des explications publiques. On offre souvent des explications à portes fermées, et tout le monde reste dans l'incertitude. Vraiment, c'est inacceptable. Ça se peut que les usines soient prises dans une situation, mais c'est difficile de le comprendre si on ne nous l'explique pas », affirme M. Brun.

Selon le consultant en pêche, Gilles Thériault, les pêcheurs des Maritimes sont à la merci des acheteurs américains puisque de 80 à 85 % du homard est exporté vers les États-Unis. Pour corriger le tir, M. Thériault estime qu'il faut travailler à développer de nouveaux marchés, que ce soit en Asie ou en Europe.

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