SAVAR, Bangladesh - Des dizaines d'ouvriers du textile dont les corps n'ont pu être identifiés ont été enterrés lors d'une cérémonie collective, mercredi, une semaine après que l'immeuble de huit étages dans lequel ils travaillaient se fut effondré, faisant au moins 410 victimes en plus de blesser plusieurs centaines de personnes.
La cérémonie musulmane traditionnelle a attiré des centaines de personnes. Certains l'ont suivie sur les toits des immeubles voisins. L'odeur insoutenable des corps laissés sous le chaud soleil printanier en a forcé plusieurs à se couvrir le nez.
Le bilan des victimes de l'effondrement a passé la barre des 400 mercredi. Selon les policiers, 410 personnes ont perdu la vie dans cette tradégie.
Les équipes de sauvetage s'attendent à ce que le bilan continue à s'alourdir. Les secouristes ont commencé à utiliser de l'équipement lourd et ils s'attendent à trouver de nombreux cadavres au rez-de-chaussée. Un expert croit que la catastrophe pourrait avoir fait quelque 1400 morts.
Il s'agit de la catastrophe la plus meurtrière à avoir jamais frappé l'industrie du textile au Bangladesh. Cinq usines de fabrication de vêtements se trouvaient dans l'immeuble Rana Plaza qui s'est effondré le 24 avril, cinq mois après qu'un incendie eut tué 112 personnes dans une autre usine de textile du pays.
Ces tragédies ont mis en lumière les piètres conditions de travail qui règnent dans l'industrie du textile au Bangladesh, qui fournit de nombreux détaillants en Europe et en Amérique du Nord.
Des milliers de travailleurs sont d'ailleurs descendus mercredi dans les rues de la capitale, Dacca, pour réclamer de meilleures conditions de travail ainsi que la peine de mort pour le propriétaire de l'édifice qui s'est effondré.
Les Bangladais profitent traditionnellement de la fête du 1er mai pour faire valoir leurs revendications, mais la catastrophe de la semaine dernière donne une toute nouvelle ampleur aux manifestations de cette année. Cinq mois plus tôt, un incendie avait fait 112 morts dans une autre fabrique de vêtements.
Le propriétaire de l'édifice illégal de huit étages, Mohammed Sohel Rana, a été arrêté par la police et est actuellement interrogé. Il devrait faire face à des accusations de négligence, de construction illégale et d'avoir contraint ses employés à travailler. Il serait alors passible d'une peine de sept ans de prison, mais les autorités n'ont pas indiqué si des crimes plus graves pourraient s'ajouter à la liste.
Mardi, la justice bangladaise a ordonné la saisie des avoirs de Rana et de cinq responsables des fabriques de vêtements qui se trouvaient dans l'édifice.
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