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Bangladesh : les travailleurs en colère envahissent les rues

Bangladesh : les travailleurs en colère envahissent les rues

Des centaines de milliers de travailleurs ont envahi les rues et attaqué des usines vendredi à Savar, après la mort de plus de 300 personnes mercredi dans l'effondrement d'un immeuble qui abritait des ateliers de vêtements.

La police bangladaise a eu recours à des gaz lacrymogènes et à des balles de caoutchouc pour repousser la foule en colère. En plus de s'en prendre à des usines, les ouvriers ont détruit des véhicules, brûlé des pneus et tenté d'incendier des échoppes dans les rues de Savar, située à une trentaine de kilomètres de la capitale, Dacca.

La colère des travailleurs bangladais a éclaté jeudi après qu'on eut appris que le responsable des usines textiles du Rana Plaza, un immeuble de huit étages, avait obligé les employés à retourner y travailler en dépit d'un ordre d'évacuation de la police en raison de la détérioration de la structure et de larges fissures apparues sur les murs. La majorité des employés dans cet immeuble étaient des femmes.

Moins de deux heures plus tard, l'édifice s'est effondré comme un château de cartes avec près de 3000 travailleurs à l'intérieur, faisant 304 morts et plus de 1000 blessés, selon un dernier bilan. Ce même bilan rapporte qu'en tout, 2300 personnes sont sorties vivantes de l'effondrement. Des centaines d'autres sont toujours portées disparues.

La police du Bangladesh a par ailleurs annoncé samedi l'arrestation de deux propriétaires d'ateliers de confection qui étaient situés dans l'immeuble ainsi que l'ouverture d'une procédure pour « décès due à la négligence ».

« Nous avons arrêté après minuit Bazlus Samad, le président des ateliers New Wave Buttons et New Wave Style, et Mahmudur Rahaman Tapash, directeur de l'un de ces ateliers », a déclaré le chef adjoint de la police de Dacca, Shyaml Mukherjee, cité par l'AFP.

Des dizaines de survivants sous les décombres

Vendredi, des équipes de pompiers et de soldats travaillaient toujours activement dans les décombres pour retrouver des survivants dans la structure en ruine.

Les opérations de sauvetage sont encore plus pénibles étant donné l'odeur de putréfaction des cadavres qui se mêle aux cris et supplications de nombreuses personnes toujours prisonnières de l'amas de débris d'aciers et de béton.

Des dizaines de rescapés ont été sortis des décombres ces deux derniers jours. Vendredi, 80 personnes ont été retrouvées vivantes sous les décombres, dont 41 ont été retrouvées au même endroit dans les gravats du quatrième étage de l'édifice, a annoncé un responsable national des pompiers.

« Nous avons localisé 20 à 25 autres personnes supplémentaires ailleurs, mais il est très difficile de les atteindre », a déploré le pompier.

Les travailleurs réclament la tête des responsables

Excédés par leurs conditions de travail difficiles, le non-respect des normes de sécurité et le piètre état des immeubles de la ville, les syndicats de travailleurs bangladais ont débrayé massivement à Savar vendredi, exigeant l'arrestation et l'exécution des propriétaires des ateliers et du Rana Plaza.

Il semble que ces derniers aient pris la fuite après l'effondrement de l'immeuble, mercredi. Le propriétaire, qui avait obtenu un permis pour construire un immeuble de cinq étages, en avait fait construire trois de plus sans faire valider l'initiative par un architecte ou un ingénieur.

Le gouvernement du Bangladesh a promis jeudi que le propriétaire de l'immeuble serait pourchassé et puni pour sa négligence.

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