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Le retour de l'enfant prodigue

Le retour de l'enfant prodigue

L'ancien entraîneur de l'Impact Marc Dos Santos est de passage à Montréal cette semaine. Installé au Brésil depuis maintenant un an et demi, Dos Santos est venu partager sa riche expérience avec des entraîneurs d'ici.

Un texte d'Antoine Deshaies

Marc Dos Santos n'a pas changé.

Après son départ du Québec pour le paradis du soccer au Brésil il y a 18 mois, le jeune entraîneur de 35 ans a le sourire facile.

Venu à la rencontre de la crème des entraîneurs de soccer du Québec, Dos Santos enchaîne les accolades. Non, il n'a pas oublié d'où il vient.

« Ça me fait vraiment plaisir d'être ici aujourd'hui », lance-t-il d'entrée de jeu à l'assemblée.

Dos Santos est venu transmettre son message. Oui, c'est possible pour un Québécois de faire carrière dans un autre pays, même au Brésil, une terre de champions pas trop accueillante aux entraîneurs étrangers.

« Dans un sondage, près de 70 % des répondants voyaient d'un mauvais il que Pep Guardiola (NDLR : l'ancien entraîneur du FC Barcelone) prenne les rênes de l'équipe nationale. »

« Ils pensent que le Brésil n'a pas besoin de l'aide de personne. Je dois me prouver chaque jour, je dois gagner. Le jour où je ne gagnerai plus, je ne travaillerai plus. »

L'expérience brésilienne

Marc Dos Santos dirige déjà une troisième formation au Brésil : l'équipe des moins de 20 ans du Desportivo Brasil, une académie spécialisée dans la vente à gros prix de joueurs formés par le club.

En décembre, quand il entraînait les joueurs de 16 ans du Palmeiras, le club rival Corinthians a gagné la Coupe du monde des clubs.

C'est là qu'il a compris à quel point les rivalités étaient fortes au Brésil.

Trois jeunes du Palmeiras, qui s'étaient réjouis des succès du Corinthians, ont été mis à l'écart par le reste des joueurs.

« Les joueurs sont venus me voir et m'ont dit qu'ils ne joueraient plus à leurs côtés. On me disait : notre sang est vert, pas le leur. Ce sont des fils de ... »

Dos Santos avait des anecdotes à la tonne pour son auditoire.

Après avoir mené Palmeiras au titre brésilien en juillet 2012, un employé du club l'a chaleureusement félicité tout en lui précisant que ça n'enlevait pas une immense tache à son dossier.

Quelques mois plus tôt, son équipe s'était inclinée devant le Corinthians. Une défaite inacceptable pour le club.

« Chaque fois que je le saluais le matin et que je lui demandais comment il allait, il me répondait toujours : ça va bien, mais ça irait encore mieux si on n'avait pas perdu contre le Corinthians. C'est une véritable obsession. »

Et quand l'équipe senior du Palmeiras a été reléguée en deuxième division, les dirigeants du club lui ont suggéré d'éviter certaines rues ou certains quartiers où la défaite avait été plus difficilement reçue.

Une question de vie ou de mort.

« Quand je perdais à Montréal, je pouvais quand même aller au St-Hubert avec ma famille. C'est vraiment un autre monde, la passion des gens est sans limites. Le désir de gagner est immense. »

Entraîneur transformé

Après 18 mois au Brésil, Dos Santos se dit prêt maintenant prêt à entraîner n'importe quelle équipe dans le monde, rien de moins.

Celui qui n'a jamais manqué de confiance en lui ni d'ambition admet qu'il lui manque encore des matchs d'expérience.

« Ça me prend au moins 1000 matchs d'expérience avant d'être un entraîneur complet. Je n'ai que 35 ans, ça viendra. »

Il aimerait bien devenir l'adjoint d'un entraîneur de renom et pourquoi pas en première division brésilienne.

« C'est une porte qui semble s'ouvrir en ce moment, on verra ce qui arrivera dans les prochains mois. »

Il dit avoir changé un peu sa philosophie de jeu. Il admet qu'il était parfois trop organisé.

« Des fois, il faut désorganiser des choses en attaque ou en défense pour avoir plus de succès. Quand tu veux être trop perfectionniste, les solutions pour gagner t'échappent. »

Le cur au Brésil, un il sur Montréal

À court terme, il aimerait rester au Brésil, qui sera le centre d'attraction de la planète foot jusqu'à l'été 2014, date de la prochaine Coupe du monde.

Déjà, en juin prochain, le Brésil sera l'hôte de la Coupe des confédérations. Et déjà les amateurs attendent le triomphe de la Seleção.

« Pour les Brésiliens, c'est impossible que le Brésil ne gagne pas la Coupe du monde. C'est impossible. »

Tout comme c'est impossible pour Marc Dos Santos de cesser de rêver à l'Impact de Montréal.

« Je me réjouis des succès de l'Impact de Montréal. Et qui sait, dans 3, 8 ou 10 ans, je rêve de revenir gagner un autre titre avec l'Impact de Montréal. »

« Des fois, je ne comprenais pas ce que Joey Saputo attendait de moi. Maintenant, avec ce que je vis et apprends au Brésil, je saisis beaucoup mieux. »

Au contact d'un peuple si passionné de son sport, le désir de gagner de Dos Santos s'est amplifié.

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