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Le second suspect de l'attentat de Boston arrêté

Le second suspect de l'attentat de Boston arrêté

La police de Boston a confirmé vendredi soir avoir arrêté Dzhokhar Tsarnaev, le second suspect de l'attentat survenu lundi à l'arrivée du célèbre marathon de la capitale du Massachusetts. Dzhokhar Tsarnaev est vivant, mais a été transporté à l'hôpital « dans un état grave », a confirmé le chef de la police de Boston, Ed Davis.

Les policiers encerclaient Tsarnaev depuis quelques heures dans le secteur de Franklin Street à Watertown, après une chasse à l'homme qui a duré toute la journée. Malgré qu'ils aient fouillé toutes les maisons du quartier, c'est l'appel d'un résident ayant remarqué des taches de sang sur le bateau entreposé dans sa cour qui leur a permis de trouver le suspect, qui était caché dans l'embarcation.

Les policiers ont échangé des coups de feu avec lui. Des grenades assourdissantes ont aussi été utilisées pour le désorienter, après qu'il ait été sommé à plusieurs reprises de se rendre. La police craignait qu'il ait des explosifs en sa possession.

Les habitants ont célébré l'arrestation de l'homme par des cris de joie et des applaudissements, alors que les véhicules de la police quittaient leur quartier.

Déjà connu de la police

On a aussi appris vendredi que, « à la demande d'un gouvernement étranger », le FBI avait déjà interrogé Tamerlan Tsarnaev, le frère de Dzhokhar Tsarnaev et autre suspect dans cette affaire, qui est mort à l'hôpital vendredi matin après avoir été atteint par balle par les policiers lors d'une poursuite en voiture.

Au cours de cet interrogatoire, les agents de la police fédérale n'avaient relevé « aucune information suspecte », selon la porte-parole du FBI.

Rappelons que les suspects, Dzhokhar Tsarnaev, 19 ans, et Tamerlan Tsarnaev, âgé de 26 ans, sont des frères d'origine tchétchène qui seraient arrivés aux États-Unis il y a une dizaine d'années.

Obama évoque « une dette » envers Boston

En point de presse, le président américain Barack Obama a affirmé que les États-Unis avaient « une dette envers le Massachusetts et la ville de Boston », et s'est engagé à fournir toutes les ressources nécessaires pour la suite de l'enquête.

M. Obama a dit qu'il y avait encore des questions sans réponses, comme « pourquoi de jeunes hommes ayant grandi et étudié ici peuvent en venir à une telle violence ».

Le président Obama a invité les Américains à ne pas sauter à des conclusions hâtives, tandis que l'enquête se poursuit. Il a eu une pensée pour les morts et les blessés de l'attentat de lundi.

Parlant des présumés auteurs de l'attentat, M. Obama a affirmé qu'ils avaient « échoué, parce que les Bostoniens ont refusé d'être intimidés, parce que les Américains refusent d'être terrorisés ».

Plus tôt, en point de presse, le commissaire Timothy Alben a salué une victoire des forces de l'ordre, affirmant qu'il était heureux de soulager la communauté de ce fardeau. Le maire de Boston, Tom Menino, a multiplié les remerciements pour ce dénouement.

Le gouverneur de l'État, Deval Patrick, a pour sa part rappelé, tout comme le président Obama par après, la mort d'un garde de sécurité du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge jeudi soir, abattu dans son véhicule par l'un des suspects.

La représentante du bureau du procureur, Carmen Ortiz, a affirmé que l'enquête se poursuivait. L'agent spécial du FBI pour la région de Boston, Richard DesLauriers, a décrit l'enquête comme « extrêmement intense », affirmant que les enquêteurs avaient vérifié des « milliers d'indices ».

Dans un communiqué publié plus tôt en soirée, le FBI a indiqué qu'il avait détenu et interrogé trois autres personnes arrêtées à New Bedford dans le cadre de l'enquête.

Plus de 9000 policiers avaient été dépêchés à Watertown, petite localité de 32 000 habitants. Les forces de l'ordre ainsi que le gouverneur Patrick avaient demandé aux résidents de s'enfermer chez eux et aux établissements et commerces de ne pas ouvrir leurs portes, vendredi. Aucune voiture ne pouvait entrer dans la ville ni en sortir.

Ces mesures avaient été étendues à toute la région de Boston, où le gouverneur de l'État du Massachusetts avait décrété l'état de confinement (shelter in place) dans toute la ville de Boston et les environs.

Le shelter in place (l'ordre de se mettre à l'abri sur place) ordonne à tous les citoyens de rester chez eux, les portes verrouillées, et de n'ouvrir qu'à des policiers dûment identifiés. Tous les vols d'une altitude de moins de 3000 pieds avaient été interdits dans un rayon de 11 kilomètres autour de Boston. Tous les transports en commun avaient été interrompus dans la ville.

L'Université Harvard de même que le MIT, à Cambridge, étaient fermés par mesure de précaution.

Poursuite spectaculaire

Cette vaste chasse à l'homme a commencé jeudi soir, sur le campus du MIT. Les frères Tsarnaev ont échangé des coups de feu avec des gardiens armés du campus. L'un d'entre eux a été tué lors de la fusillade. L'autre a ensuite réussi à prendre la fuite.

Le service de déminage de la police a été appelé sur les lieux pour retrouver et neutraliser plusieurs bombes et explosifs lancés par les suspects sur la route pendant la poursuite.

Jeudi, le FBI avait publié des images de deux hommes considérés comme suspects du double attentat de lundi dernier, sur la ligne d'arrivée du marathon de Boston.

Les photos et vidéos montraient deux jeunes hommes qui marchaient l'un derrière l'autre, l'un avec une casquette claire à l'envers, portant un sac à dos sur l'épaule droite, et l'autre avec une veste et une casquette sombre, ainsi qu'un sac à dos.

Les enquêteurs ont épluché de grandes quantités d'images prises entre autres par des caméras de surveillance de magasins aux abords du marathon, ou par les caméras de spectateurs et de journalistes qui suivaient l'événement.